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Avec Alain Rousset, l’agence de l’eau Adour Garonne prépare un nouveau cycle

Cinq après la Cop 21, son président Laurent Fabius était à Toulouse la semaine dernière à l’invitation de l’Agence de l’eau Adour-Garonne. L’occasion pour lui de dresser un bilan des améliorations en matière de climat et de saluer les actions de l’agence, alors que Martin Malvy a quitté la présidence du comité de bassin au profit d’Alain Rousset.

Président du comité Adour-Garonne depuis douze ans, Martin Malvy a passé la main, mardi 26 janvier à Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine. C’est donc un nouveau cycle de six ans qui débute pour cette instance en charge de gérer les opérations de l’Agence de l’eau Adour-Garonne. Avec sa nouvelle marque Eau Grand Sud-Ouest, « plus évocateur du territoire », selon Martin Malvy, l’agence compte par ailleurs peser au niveau national. « Le bassin sera le plus impacté par le réchauffement climatique. Un agriculteur sur trois en France prélève dans les eaux du bassin. » L’agence va ainsi bénéficier d’une subvention supplémentaire de 46 millions d’euros dans le cadre du plan France Relance.

Quelques jours avant son départ, l’ancien président du Conseil régional de Midi-Pyrénées avait d’ailleurs tenu à marquer le coup. C’est ainsi que l’Agence de l’eau Adour-Garonne a reçu Laurent Fabius pour un échange sur le bilan de la Cop 21, cinq ans après sa tenue à Paris. Tenant à saluer « le travail important mené par l’agence sur l’eau, une problématique qu’il faut anticiper », l’ancien Premier ministre est longuement revenu sur cette conférence mondiale sur le climat qui « fait aujourd’hui référence ».

Passer à l’application concrète

Si Martin Malvy et Laurent Fabius s’accordent à dire que la Cop 21 a marqué un virage, les deux hommes concèdent qu’il y a encore du chemin à parcourir. « 2021 est pour moi une année charnière. La Chine est aujourd’hui le principal émetteur de gaz à effet de serre. Je me félicite du retour des États-Unis dans les accords de Paris qui doit permettre de former un front plus large pour faire revenir d’autres pays comme la Russie, la Turquie ou le Brésil », estime le président de la Cop 21.

Si la tendance est positive avec un accroissement de la température de 3 à 4°C d’ici à la fin du siècle, contre les 4 à 7°C attendus si l’on était resté sur la dynamique d’avant les accords de Paris, on est encore loin de l’objectif fixé de 2 voire 1,5°C d’augmentation seulement. « Il faut désormais passer à l’application concrète de ces accords », exhorte Laurent Fabius, qui compte pour cela sur la pression de l’opinion publique. « Nous avons les moyens technologiques, économiques et politiques », insiste-t-il, soulignant que les accords commerciaux peuvent être liés au respect des engagements pris à la Cop 21. En plein territoire airbusien, il a par ailleurs invité l’aéronautique et le secteur maritime à s’engager dans la réduction des gaz à effet de serre.

L’importance des actions locales

Doté de 160 millions d’euros par an, l’Agence Adour-Garonne a mis en œuvre un plan d’adaptation au changement climatique qui s’inscrit parfaitement dans le cadre des recommandations de la Cop 21. « Cela comprend des mesures pour la biodiversité, le maintien des milieux naturels ainsi que la préservation et l’amélioration de la qualité de l’eau », détaille Martin Malvy, qui rappelle que près de 30 millions d’euros sont engagés chaque année pour les analyses de l’eau.

Alors que l’on prévoit une réduction du débit de l’eau de moitié d’ici cinquante ans, il invite à prendre des mesures simples, d’autant que le territoire devrait connaître autant de précipitation dans les années qui viennent. « Nous devons développer des politiques de récupération des eaux de pluie. Un autre enjeu majeur est la récupération des eaux usées, dont le taux est de 18% au niveau mondial contre 0, 01% en France. Enfin, il faut lutter contre l’imperméabilisation des sols. » Selon lui, au rythme actuel, c’est l’équivalent des départements de la Haute-Garonne et de la Gironde qui seront bétonnés d’ici à 20 ans. « Il ne faut pas contribuer au sentiment d’impuissance. Nous pouvons régler les problèmes », conclut Martin Malvy.
Paul Périé

Sur la photo : Martin Malvy et Laurent Fabius en compagnie du directeur de l’Agence de l’eau Adour-Garonne. Crédit : P.P.

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Source : https://www.touleco-green.fr/Adour-Garonne,30421