Avec Récolt’Ô, Makina Corpus mouille le maillot pour la réutilisation de l’eau de pluie

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Société de services en ingénierie logicielle localisée à Toulouse et à Nantes, Makina Corpus travaille d’arrache-pied sur le développement de Récolt’Ô, une plateforme de gestion des récupérateurs d’eaux de pluie. Un projet déjà récompensé à plusieurs reprises et accompagné notamment par le ministère de la Transition écologique.

En cette époque d’accélération du réchauffement climatique, la gestion de l’eau est un enjeu de plus en plus majeur. Le créateur de logiciels libres toulousain Makina Corpus, dont l’attention à la crise écologique est grande, s’est donc logiquement emparé de la question à travers le développement de Récolt’Ô, plateforme de gestion des récupérateurs d’eau de pluie. « Le projet est né à l’été 2023, un été particulièrement chaud et sec en Occitanie. Nous avons discuté de la préservation de la ressource en eau. Certains salariés de Makina ont parlé de leur difficulté dans l’installation de récupérateurs d’eaux de pluie sur leurs toits. Et, de fil en aiguille, a germé l’idée d’une plateforme qui puisse aider organisations et citoyens à calculer la surface idéale de leur cuve de récupération d’eau », explique Daphné Lercier, qui porte le projet Récolt’Ô au sein de Makina Corpus.

Cette innovation est soutenue actuellement au niveau national par le ministère de la Transition écologique, qui a intégré le projet au sein de son programme Open’Booster. L’objectif est de finaliser, d’ici la fin de l’hiver, la version gratuite et open source de la plateforme pour le grand public. Au niveau local, Récolt’Ô est accompagné par l’agence Adour-Garonne, en collaboration avec Eau de Toulouse et le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), pour le développement d’une version payante à destination des collectivités, entreprises et associations. « Nous voulons nous adresser d’abord aux collectivités. L’objectif, c’est de les aider à construire un véritable service d’accompagnement et de gestion des récupérateurs d’eaux de pluie sur leurs territoires. Nous voulons construire une sorte de tableau de bord qui permette de gérer les demandes d’installation, les éventuelles subventions, les changements sur les réseaux d’assainissement, etc. Nous travaillons pour aboutir à un outil le plus précis possible », détaille Daphné Lercier.

« Récupérer de l’eau de pluie va devenir de plus en plus rentable »

Cette dernière croit fortement au potentiel de sa plateforme. « Mettre en place un récupérateur d’eau dans un bâtiment permet au moins d’économiser entre 36 et 40 % d’eau potable. En plus de l’argument écologique, l’argument financier peut convaincre. Des villes comme Toulouse commencent à mettre en place des tarifs plus chers l’été pour l’eau. Récupérer de l’eau de pluie va devenir de plus en plus rentable », estime l’experte en données géographique.

Recolt’O a été déjà récompensé par plusieurs prix [1] et Makina Corpus met en avant un chiffre d’affaires de 3,1 millions d’euros en 2023. La société peut compter sur quarante-quatre collaborateurs, dont vingt-huit sont basés sur Toulouse. Makina Corpus Territoires, sa structure dédiée à l’accompagnement des collectivités et fortement impliquée dans le projet Récolt’Ô, revendique 650.000 euros de chiffre d’affaires en 2023. Douze membres du bureau toulousain de Makina Corpus se consacrent à cette structure.
Matthias Hardoy

Sur la photo : Une partie de l’équipe de Makina Corpus qui travaille actuellement sur le développement de Récolt’Ô. // Aperçu de la plateforme Récolt’Ô. Crédits : Makina Corpus.

Notes

[1Data Chal­lenges Adapt’Ac­tion qui lui a permis d’inté­grer le programme Open Boos­ter ou encore le trophée Innovation Aqua Business d’Aqua-Valley, le pôle de la filière de l’eau en Occitanie et dans la Région Sud

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Source : https://www.touleco-green.fr/Avec-Recolt-O-Makina-Corpus-mouille-le-maillot-pour-la,44907