Quel est le dénominateur commun entre les espace de coworking, d’entraide et d’échange de compétences Etincelle Coworking, la SCIC de l’énergie citoyenne Enercoop, l’initiative pour promouvoir l’autostop Rezo Pouce ou encore le toulousain Payname qui facilite les échanges d’argent entre particuliers dans le cadre de l’économie collaborative ? Ils font partie des 191 « New Business Models (NBM) » recensés dans la région de Toulouse par trente étudiants en première année de TBS dans le cadre d’un projet supervisé par le professeur Jan Jonker. Lauréat de la Chaire d’excellence Pierre de Fermat, il est un des spécialistes de ces nouveaux modèles économiques, en phase avec le développement durable. TBS leur consacre un séminaire ce lundi 9 mai, à l’initiative des étudiants.
« Ce séminaire a pour but de présenter le travail de notre groupe entamé en septembre dernier. L’aboutissement est la création d’une base de données recensant tous les New Business Models de l’ex-région Midi-Pyrénées. 191 ont été répertoriés et quinze NBM seront présentés sous forme d’études de cas approfondies » explique Camille Salvan. Durant cette journée, plusieurs ateliers animés par des représentants des NBM seront proposés afin de mieux appréhender ces ovnis. Car ces NBM pourrait-être les pionnier de notre économie en transition. « Nous sommes persuadés que c’est en changeant les fondements de l’organisation actuelle de l’économie que nous pourrons espérer un avenir meilleur. Ce sont les entreprises qui ont le pouvoir de faire changer les choses, » s’enthousiasme Thomas Caillé.
De la valeur financière à la création de valeurs multiples
Si la logique des business models conventionnels conduit à une analyse coûts-bénéfices purement financière, l’inquiétude grandissante relative à l’impact écologique, notamment, conduit à interroger la notion de création de valeur en introduisant des paramètres qui s’émancipent du financier pur. Selon le professeur Jan Jonker, « les NBM s’appuient sur un nouveau type d’économie fondée sur des concepts intégrant la circularité des matières et des produits de base - économie circulaire, économie de fonctionnalité, économie collaborative, économie de services, économie d’auto-poduction (Do it Yourself) -, avec une organisation conçue pour préserver les services des écosystèmes et offrir aux personnes la possibilité de participer à la vie socio-économique. Ainsi, la création de valeur dans ces modèles n’est plus une activité basée exclusivement sur une entreprise, mais le résultat d’une action collaborative se déroulant au sein de réseaux de valeur partagée. »
"Si nous prenons l’exemple de Rezo Pouce, ce sont les citoyens engagés conducteurs ou auto-stoppeurs qui sont les acteurs du modèle économique. C’est grâce à leur confiance dans ce nouveau modèle économique qu’il surgit. La valeur économique n’est pas la première valeur, c’est l’entraide, le partage d’un service non financier, illustre Camille Salvan.
L’économie de demain ?
Selon Eva Daudé, "ces business model sont précurseur. Ils ne sont pas encore accepté par l’ensemble de la société. Ils ne sont pas non plus au même stade de développement si l’on compare, par exemple, la scic Rézo Pouce à Citiz qui s’est déjà développé au niveau national. On ne peut donc pas encore penser leur viabilité de façon systématique." Reste que les bonnes idées font leur chemin. Dans le tourisme, l’énergie ou la distribution, des NBM comme Airbnb, la Ruche qui dit oui ! ou encore Enercoop tissent leur toile et se présentent actuellement comme des alternatives crédibles à l’économie classique en créant de la valeur sociale.
Le séminaire du 9 mai à TBS permettra d’accélérer la sensibilisation à ces NBM, une étape indispensable à tout changement d’échelle.
Aurélie de Varax
Sur la photo : Camille Salvan, Eva Daudé et Thomas Caillé font partie des trente étudiants de TBS investis dans le projet delta autour des NBM. Photo Hélène Ressayres.
Le séminaire « new Business Models », ouvert à tous, se déroule le 9 mai de 14 heures à 20 heures à Toulouse Business School.
En savoir plus.