Débat OGM dernière partie : la Coordination rurale propose au consommateur une agriculture sans OGM

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Après la mission Agrobiosciences, les Faucheurs volontaires et Europe Ecologie-les-Verts, ToulÉco Green clôt le débat sur les OGM en donnant la parole à la Coordination rurale. Interdits de cultiver des OGM, les agriculteurs observent impuissants les cheptels français nourris de maïs transgéniques venus de l’étranger. En attendant une réorientation de la PAC 2014 vers l’autosuffisance et la sécurité alimentaire, le syndicat agricole veut tourner le dos aux indécisions franco-bruxelloises, et proposer au consommateur des produits français étiquetés sans OGM. 


Pour Jacques Commère, agriculteur et responsable des grandes agricultures à la Coordination rurale à Auch, agriculteurs et consommateurs sont les grands dupés d’une politique européenne qui n’a pas choisi son camp : « Les OGM sont une patate chaude que se renvoient Bruxelles et les nations. L’étude de Gilles-Eric Séralini a le mérite de mettre un coup de pieds dans la fourmilière ! Bruxelles laisse le bébé au gouvernement français, concernant les autorisations de culture, et eux d’un autre côté autorisent les projets transgéniques. »

La coordination rurale voit d’un mauvais œil cette pénétration sur le marché français de cultures qui leur sont interdites. « Autoriser les importations, ça veut dire qu’il rentre tous les jours en France du soja sous forme de tourteaux, sous forme de graines remplies d’OGM, de tresses de maïs, qui sont du colza canadien qu’on appelle "Canola" tellement elles sont bourrées d’OGM. Il y a tromperie vis-à-vis du consommateur français qui croit ne pas consommer d’OGM, mais qui en consomme. »

Un créneau entre les OGM et le bio : l’agriculture conventionnelle



Jacques Commère a le mérite d’être clair : « Les OGM tels qu’il sont diffusés aujourd’hui ne sont pas intéressants pour les agriculteurs. Ils avantagent les semenciers, le phytosanitaire, l’agro-business. Mais l’agriculteur a tout à perdre dans les OGM. Nous voulons faire un produit qui plaise au consommateur, qui a un doute par rapport aux OGM. »

Producteur de maïs, Jacques Commère a fait le choix de traiter a minima sa production. « D’une manière générale, les agriculteurs de Midi-Pyrénées utilisent très peu d’insecticides, et veulent faire un produit de qualité. Il y a là un créneau pour les agriculteurs français : entre les OGM et le bio, il y a l’agriculture conventionnelle. Le consommateur sera prêt à payer le surplus de coût de revient que nous devons supporter, pour avoir un produit étiqueté Sans OGM. »
Virginie Mailles Viard


OGM : Les autorisations d’importation

Sont autorisés à l’importation, la transformation, l’alimentation humaine et/ou l’alimentation animale : 3 cotons, 25 maïs, 1 pomme de terre, 2 colzas, 7 sojas, 1 betterave.

En France, 4,5 millions de tonnes de tourteaux de soja et de maïs sont importés. 90% sont utilisés pour la nourriture animale. 
(Source : Inf’OGM).

L’intégralité du débat OGM sur ToulÉco Green

 Relire la première partie du débat : La mission Agrobiosciences réclame une nouvelle expertise :
 Relire la deuxième partie du débat : Les Faucheurs volontaires traquent les plantes mutées
 Relire la troisième partie du débat : Europe Ecologie les Verts demande le retrait des OGM des cantines des lycées

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Source : https://www.touleco-green.fr/Debat-OGM-derniere-partie-la