Débat OGM 3e partie : Europe Écologie-les-Verts demande le retrait des OGM des cantines des lycées

Partager cet article

L’étude de Gilles-Eric Séralini a déclenché un tsunami dans le monde de la recherche, de l’agriculture et de la politique. Midi-Pyrénées a signé de son côté en 2003, la Charte des régions Sans OGM. Après la mission Agrobiosciences et les Faucheurs volontaires, ToulÉco Green, qui prend en compte toutes les voix sur cette question de société, donne la parole cette semaine à Europe Écologie-les-Verts, qui demande à la région de mettre en valeur les filières sans OGM. Et que les organismes génétiquement modifiés disparaissent des cantines des lycées.

Le mouton AOC Barèges-Gavarni, le Roquefort, les veaux du Segala dans l’Aveyron, les poulets du Gers, autant de produits midi-pyrénéens sans OGM. Et ce sont justement ces produits-là, et leurs producteurs, qu’Europe Écologie-les-Verts (EELV) veut voir en porte-drapeau d’un territoire qui a signé la charte des régions sans OGM de Florence. Mais ni la charte, ni le moratoire qui interdit la culture des OGM dans l’Hexagone, n’empêchent leur importation et donc leur entrée dans l’alimentation animale. Et in fine dans nos assiettes. 



L’étude du Criigen (Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique) doit, pour Guillaume Cros, président du groupe EELV au Conseil régional, pousser la région à des actions fortes et immédiates : « La première obligation à appliquer au niveau de la région, c’est le principe de précaution. Il faut qu’il soit possible techniquement de ne plus importer d’OGM actuellement utilisés en alimentation animale. »

Un souhait facilement réalisable pour François Calvet, vice-président de la commission agriculture à la Région : « C’est possible, puisque les agriculteurs bio le font, un certain nombre de signes de qualité le font. Il faut que l’on s’engage dans cette direction. Voilà un an que l’on demande à l’Irqualim (l’Institut régional de la qualité alimentaire, ndlr) la possibilité pour l’utilisateur de sélectionner sur le site internet d’Offre alimentaire, des produits avec ou sans OGM. Mais il y a une omerta qui pèse sur ceux qui ont fait ce choix, parce qu’on ne veut pas stigmatiser les uns par rapport aux autres. »

Des subventions agricoles anti-OGM



Si la Région a voté au mois de juin un Plan protéines, Gérard Onesta en charge de la coopération centralisée, estime là encore qu’il s’agit plus d’un vœu pieux que d’une réelle action anti-OGM. « Oui, on a voté au mois de juin un Plan protéines, mais si, à côté de cet outil, les OGM rentrent par cargos et par trains en Midi-Pyrénées, on se sera fait plaisir de ne plus être dépendants de l’Argentine et du Brésil. Maintenant, on a une responsabilité. On le savait. On le sait un peu plus, il y a un risque pour l’alimentation. Aujourd’hui, on ne sait pas quand on en mange, les OGM arrivent dans des boîtes, raviolis, biscuits... »

EELV souhaite notamment que les éleveurs qui ne respectent pas une ligne sans OGM ne soient plus subventionnés. « Nous voulons que la Région rentre une nouvelle éco-conditionnalité sur toutes ses aides », souligne Françoise Dedieu-Casties, vice-présidente en charge du développement durable. « Que ceux que l’on aide s’engagent à ne pas transporter, stocker, vendre ou mettre en terre des semences OGM. Cette étude nous fournit des arguments supplémentaires, il faut mettre cette clause sur l’agro-alimentaire. » 


Pour EELV, si Midi-Pyrénées veut rester « free-OGM », elle se doit d’exclure les produits qui en contiennent des cantines des lycées. « Des cantines sans OGM ? C’est de notre responsabilité, et ce sera tous les jours quand on sera majoritaires ! Notre rôle politique est d’avoir une région free-OGM, mais pour l’instant ce n’est qu’une posture politique. Si demain le moratoire est levé, ça sèmera à tout va dans Midi-Pyrénées. Donnons déjà un coup de projecteur valorisant sur les filières qui font cet effort là. Est-ce que les rats cancéreux vont nous aider ? ».
VMV

Le Plan protéines

Ce plan, doté de 6 millions d’euros sur la période, vise à mieux maîtriser la qualité des ressources et des coûts d’approvisionnement des exploitations, notamment en matière de garantie non OGM, et réduire la dépendance des filières animales à l’importation de protéines végétales. Sont particulièrement concernées par le Plan : les productions porcine et avicole, d’une part et les filières luzerne et soja, d’autre part.

 Relire la première partie du débat sur les OGM posé par ToulÉco Green : La Mission Agrobiosciences réclame une nouvelle expertise :
 Relire la deuxième partie du débat sur les OGM posé par ToulÉco Green : Les Faucheurs volontaires traquent les plantes mutées

Retrouvez la dernière partie dans l’édition du jeudi 25 octobre avec la Coordination rurale, pour qui « l’agriculteur a tout à perdre dans les OGM aujourd’hui ».

Sur la photo : Françoise Dedieu-Casties, vice-présidente de Région en charge du développement durable, Gérard Onesta en charge de la coopération centralisée, Guillaume Cros, président du groupe EELV, François Simon, vice-président à la solidarité et François Calvet, vice-président de la commission agriculture.

Réagir à cet article

Source : https://www.touleco-green.fr/Debat-OGM-3e-partie-Europe