Yeo reçoit le Prix national de l’usine alimentaire durable


Best-of de Pâques - Article publié dans l’édition du 28 mars 2013

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Yeo International, filiale toulousaine de la coopérative laitière 3A, spécialisée dans les yaourts bio, remporte le Prix national de l’usine alimentaire durable. Délivré chaque année par le magazine Process alimentaire, il récompense une somme d’actions qui font désormais de Yeo une référence nationale pour ses démarches dans le développement durable.

« Les appels à candidature ont démarré en décembre, et il fallait rendre le dossier en janvier. Nous avons réalisé beaucoup d’actions et nous avons trouvé là le moyen de les valoriser. » Sylvie Barniol, directrice marketing du site toulousain de Yeo, producteur de yaourts et filiale de la coopérative 3A, et l’ensemble des salariés ont de quoi être fiers. La coopérative de 140 salariés vient de damer le pion aux plus gros producteurs de yaourts. Elle remporte le Prix national de l’usine alimentaire durable rendu chaque année par Process Alimentaire. Six pages de ce magazine spécialisé dans l’industrie alimentaire déroulent le portrait d’une entreprise qui a su faire progresser et enraciner l’esprit du développement durable au sein de son équipe.

Une liaison ferroviaire pour l’ultra-frais

Née en 1968, Yeo a évolué dans sa production qui était alors très diversifiée, pour se concentrer sur les yaourts et l’ultra-frais. « Nous avons mis en place plusieurs petites actions sur la question du développement durable. Nous n’avons pas les moyens comme les grands groupes de faire de gros investissements. Mais à terme, ces démarches doivent nous faire réaliser des économies », note Sylvie Barniol.
 
Pourtant, c’est un acte d’envergure, voire un geste de bravoure, qui a projeté Yeo sur le devant de la scène en 2012 : le transport ferroviaire d’une partie de sa production qui part à Paris. « Mais c’est là aussi un pari sur l’avenir », souligne Sylvie Barniol. « Nous anticipons sur la taxe des transports. C’est compliqué, ça nous coûte 15% plus cher qu’un transport par camion, mais c’est cohérent par rapport à notre positionnement. Et nous augmenterons la fréquence de ces transports petit à petit. »

Des petites actions menées dans un grand esprit coopératif


Parmi ces « petites actions », Yeo s’est penchée sur la question de l’eau. Lavage, rinçage, refroidissement, elle est au coeur du processus de production. L’entreprise a dû modifier ses comportements : « Autrefois il n’y avait pas le même état d’esprit, on ne s’étonnait pas de voir l’eau couler à longueur de journée. Aujourd’hui ce n’est plus possible, c’est très présent dans l’esprit de l’équipe. » L’usine s’est remise en question autant sur les méthodes que sur les outils. Yeo concrétise des économies d’énergie grâce à la réalisation d’une salle de pré-refroidissement. C’est une somme de « petites actions » comme celle-là qui ont également conduit les éleveurs à rejoindre le mouvement. « L’aspect coopératif est important dans notre approche du développement durable », reprend Sylvie Barniol. « Pour avoir une traçabilité de notre lait, nous avons impliqué toute la filière en amont. Cet esprit d’appropriation a du sens chez les salariés : faire les choses au mieux. »

Un yaourt bio made in Sud Ouest

L’entreprise distribue principalement les marques de distributeur. Mais elle lance en 2013 son propre yaourt bio - « fabriqué à Toulouse, avec du lait du Sud Ouest, c’est local et maîtrisé » - , et vise le marché de la restauration collective locale.

 Depuis 2009 l’entreprise a ciblé les actions pour économiser les ressources naturelles : l’eau et les déchets, et l’éco-conception. Les packagings ont été eux réduit, pour une économie de matériaux de 225 tonnes de cartons, et de 262 tonnes de plastiques par an. La production biologique pour les distributeurs est un virage pris lui il y a quinze ans. « Nous avons convertis les éleveurs, grâce à un processus d’accompagnement sur la partie technique et financière », explique la directrice marketing.

Une responsabilité sociétale très fouillée est à l’origine de cette réussite : des projets de performance sociale, des actions de management, la création d’un journal interne réalisé par les salariés, des projets d’intégration comme « Vis ma vie » pour soutenir l’intégration des nouveaux arrivants. : « Tout ceci représente du travail en interne, des contraintes supplémentaires, qui ne se voient pas mais qui ont de vrais effets. Ce prix est une victoire pour tous les salariés. »

Virginie Mailles Viard



Yéo International en chiffres

 CA 2012 : 70 M€
 Yaourts/crème : 63.000 tonnes par an, dont 15% en bio
 Effectif : 140 salariés

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Source : https://www.touleco-green.fr/Yeo-recoit-le-Prix-national-de-l