En attendant de minimiser réellement la quantité de déchets, notamment par une moindre production d’emballages en tout genre, le tri demeure le meilleur levier pour réduire leur impact sur l’environnement. Pour rappel, la production de déchets exerce une double pression environnementale en appauvrissant les ressources puis en polluant lors de la mise au rebut.
L’enjeu est devenu sociétal quand en 1992 l’État a fait obligation aux collectivités de valoriser leurs collectes de déchets. Pour les y aider, Eco-Emballages, entreprise privée créée cette même année, mais dont l’activité n’a pas de but lucratif, a été agréée pour promouvoir le recyclage. En accompagnant les communes dans le parcours du recyclage. Depuis, Eco-Emballages livre régulièrement des études pour faire le point sur l’avancée d’une démarche faisant aussi appel à la responsabilité citoyenne. Pour 2013 en Midi-Pyrénées, les résultats sont mi-figue mi-raisin.
Le tri, une progression insuffisante
Selon l’Insee 60% des déchets entrant en unité de traitement en Midi-Pyrénées sont issus des ménages, des commerces et des petites entreprises. La collecte s’opérant dans les mêmes conditions pour ces trois catégories le plus souvent. Deux tiers des déchets sont triés. À priori, les Midi-Pyrénéens produisent moins de déchets que la moyenne des Français. 534 kilos par habitant et par an contre 590 lors d’une dernière étude de l’Ademe en 2011.
Eco-Emballages stipule qu’en 2013 le tri des emballages ménagers a progressé sur un an de 1,4%, pour atteindre 48 kilos par habitant. Soit 135 160 tonnes. Mais la hausse en France est de 5%... Une hausse minimale donc, lors même que la structure de l’habitat midi-pyrénéen, très majoritairement en individuel sur 113m2 en moyenne, se prête volontiers à l’exercice. L’organisme explique ce sur-place par un maillage insuffisant des containers de récup’verre et la difficulté de systématiser le tri en milieu urbain au regard du peu d’espace dévolu aux différents bacs de déchets. Le sous équipement de récup-verre est estimé à -8% par rapport à la moyenne nationale. Et c’est en Haute-Garonne qu’ils font le plus défaut, département qui contribue justement dans une proportion importante à la production de déchets, nombre d’habitants oblige. Un beau potentiel de marge de progression demeure donc.
Le tri, une question de pédagogie
Résolument optimiste, Eco-Emballages estime que les habitants de la région sont bons trieurs : 93% d’entre eux s’adonnent au tri sélectif, dont 49% de façon systématique. N’empêche, si les Midi-Pyrénéens pensent savoir bien trier et avoir bien assimilé les consignes de tri, le taux de refus de déchets sur la plateforme de triage de Toulouse Métropole par exemple est de presque 20% ! Autant de déchets qui partent vers l’incinérateur du Mirail, qui ne seront pas valorisés et qui font monter le coût de la collecte. Ensuite répercuté sur la taxe d’habitation...
Pour inciter au tri et le performer, la pédagogie reste de mise. 175 ambassadeurs de tri sont mobilisés sur l’ensemble du territoire pour aller à la rencontre de la population et faire le tri dans ses habitudes en matière de gestion des déchets. Des campagnes de communication éclairant le cheminement de la valorisation soutiennent également cet apprentissage de tous les jours. Le tout financé en partie par la contribution des entreprises. En Midi-Pyrénées Eco-Emballages a pu ainsi reverser 24,6 millions d’euros aux communes. Une somme destinée à investir dans le dispositif de collecte et de valorisation.
Nathalie Malaterre
Photo DR
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