Agronutrition était du déplacement présidentiel à Manille la dernière semaine de février. L’Elysée avait en effet sollicité Cédric Cabanes, son PDG, au sein de la délégation de chefs d’entreprise entourant François Hollande pour ce séjour anticipant la prochaine conférence sur le climat qui se déroulera à Paris à la fin de l’année. La préservation de l’environnement constituait donc le dénominateur commun entre l’entreprise basée à Labège, dans la Haute-Garonne, et ce voyage.
Qui plus est, Cédric Cabanes avait effectué à l’automne une mission de prospection commerciale en Indonésie et aux Philippines. Car cette partie du globe représente des perspectives prometteuses selon lui : « C’est un des plus grands marchés de production agricole du monde », souligne-t-il. Avec 350 millions d’habitants, en progression constante, « cette zone se voit obliger d’augmenter sa production vivrière, lors même qu’elle est sensible aux accidents climatiques et que la déforestation à outrance la fragilise », raconte Cédric Cabanes. L’enjeu est donc de réimplanter un système de production agricole limitant l’érosion des sols.
Les intrants naturels comme réponse à la hausse démographique
Un défi auquel Agronutrition, spécialiste de la nutrition alternative des plantes, est en capacité de participer. Ici en particulier, mais aussi partout ailleurs sur la planète. Tout en faisant du développement durable son axe de développement majeur, avec l’idée que l’agriculture produise mieux et en quantité suffisante, Agronutrition a articulé son essor autour de son internationalisation. En un peu plus d’une décennie (ndlr : Agronutrition est repartie de zéro après avoir été victime de l’explosion d’AZF en 2001), elle est parvenue à réaliser 45 % de son chiffre d’affaires à l’export. « Nos perspectives de croissance sont essentiellement là, dans notre présence à l’étranger, ce pourquoi nous avons racheté une filiale en Turquie, d’une autre en Nouvelle-Zélande et que nous en avons créé une au Mexique et une en Australie ces derniers mois », précise Cédric Cabanes.
Selon lui, partout dans le monde l’impact environnemental est devenu une préoccupation. « Tous les pays y sont désormais sensibles. Après, la mise en place des politiques de préservation dépend bien sûr de leur richesse. » Le potentiel de marché de la biofertilisation est donc immense. Et pour maintenir son attractivité, Agronutrition ne lésine pas sur les moyens : un quart de son effectif – un peu plus de 106 personnes aujourd’hui – est constitué de chercheurs et 8 % de son budget annuel est dédié à la R&D. 1500 références destinées à amélioréer la qualité et le rendement des productions végétales ont ainsi été mises au point et sont produites sur son site de Carbonne. Agronutrition a réalisé 35,7 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014. Cette filiale du groupe De Sangosse tient son objectif de doubler ses résultats et son effectif entre 2012 et 2016.
Nathalie Malaterre