Basé à Montauban, Les Comptoirs de la Bio, groupement d’indépendants spécialistes de la bio, revendique la position de deuxième réseau spécialisé bio de France, derrière Biocoop, avec 150 magasins adhérents sur tout le territoire en 2020. L’enseigne table sur un fort développement en 2021 pour compter soixante surfaces supplémentaires, soit une ouverture au rythme moyen d’un magasin par semaine.
« Déjà, au mois de janvier, dix-sept nouveaux adhérents sont passés sous bannière Les Comptoirs de la Bio. Huit magasins anciennement Le Marchand Bio dans le Sud-Est, deux surfaces ex-Biomonde, cinq magasins précédemment Un Autre Chemin dans le Nord, une ancienne surface de La Vie Claire et un magasin de centre-ville qui vient de se créer dans le 8e arrondissement de Lyon. Ce dernier modèle urbain, d’une surface plus petite, de moins de 500 m2 contre 600 m2 en moyenne, préfigure le type de points de vente que nous souhaitons ouvrir dans chaque métropole en France. Un marché citadin où nous sommes encore peu présents au profit des périphéries actuellement », détaille Philippe Bramedie, président et fondateur des Comptoirs de la Bio en 2012.
Participer à la concentration du marché pour se développer
Le marché du bio, qui a doublé ces cinq dernières années pour atteindre près de 12 milliards d’euros en 2019 en France, fait face à un fort mouvement de concentration. La grande distribution, tout comme les enseignes spécialisées, ont engagé une course de vitesse à la taille. Pas de temps à perdre pour mailler le territoire, d’autant que « ce phénomène de regroupements devrait prendre fin d’ici un ou deux ans après une accélération depuis ces trois dernières années », analyse Philippe Bramedie.
De son côté, dès 2018, Les Comptoirs de la Bio a fait entrer à son capital le Groupement Les Mousquetaires, maison mère d’Intermarché, à hauteur de 13% à 16%, le reste étant propriété de Philippe Bramedie. « Mais nous jouons chacun notre partition du bio. Les spécialistes, comme nous, ne s’adressent pas à la même typologie de clientèle que celle des rayons bio de la distribution alimentaire généraliste. Notre ambition est plutôt de profiter de ce rapprochement pour donner l’opportunité aux adhérents des Mousquetaires d’ouvrir un Comptoirs de la Bio à proximité et ainsi étoffer l’attractivité de leur zone de chalandise. Cela nous donne accès à 3800 chefs d’entreprise potentiels », détaille Philippe Bramedie.
Un nouveau siège social en 2021
Car Les Comptoirs de la Bio est avant tout un collectif de commerces indépendants, sur un modèle proche de celui des franchisés (seuls cinq magasins sur les 150 sont encore détenus en propre par l’enseigne). Chacun de ces magasins indépendants verse aux Comptoirs de la Bio une cotisation mensuelle basée sur son chiffre d’affaires. En retour, l’adhérent bénéficie de services de la part du groupement : achats, communication, formation ou marketing, qui sont centralisés au siège de Montauban. En particulier, une centrale d’achats y négocie des prix de gros pour l’ensemble des adhérents.
Près de 80% des produits sont d’origine française, le reste provenant d’Italie ou de Turquie, notamment les agrumes ou les fruits secs. La centrale d’achats a réalisé en 2020 un chiffre d’affaires de 36 millions d’euros. L’enseigne se refuse à communiquer le chiffre d’affaires de l’ensemble du réseau des magasins adhérents. « Tout ce que je peux dire est que l’activité totale du réseau a progressé de 12% à périmètre constant en 2020 et de 70% si nous comptons nos vingt nouveaux adhérents de l’année. Les confinements ont éveillé les consciences et attiré des néo-consommateurs dans nos magasins, plus soucieux de leur alimentation », souligne Philippe Bramedie. Une dynamique qui se traduit par le déménagement du siège social de Montauban dans un nouveau bâtiment de 1000 m2 fin juin 2021. « Cet investissement de 1,7 million d’euros devrait nous permettre d’au moins doubler l’équipe pour passer à une centaine de collaborateurs en 2023 », conclut Philippe Bramedie.
Isabelle Meijers
Sur la photo : Philippe Bramedie, président fondateur des Comptoirs de la Bio, souhaite étendre le maillage national en magasins aux centres-villes. Crédit : Les Comptoirs de la Bio -Johanna Cavel.