Stéphane Arnoux, quel est l’objectif de la SAS Hyport lancée aujourd’hui ?
Stéphane Arnoux : Cette société de projets que nous lançons avec la région Occitanie va développer un écosystème de services à l’hydrogène autour des aéroports Toulouse-Blagnac et Tarbes-Lourdes-Pyrénées. Engie Cofely et MPEI [1] sont co-investisseurs - le premier à 51% et le second à 49% -, dans la SAS Hyport pour un montant de deux millions d’euros. Le coeur du dispositif est la mise à disposition des infrastructures de production et de livraison d’hydrogène vert pour tous les équipements de la vie de la plate-forme aéroportuaire afin d’en réduire l’empreinte carbone - que ce soit celle des avions, des engins de piste, des navettes. Et de développer, en lien avec des partenaires, des offres de services d’hydrogène vert ainsi que des services de location de véhicules hydrogène comme les bus, véhicules utilitaires ou véhicules de tourisme sur et autour des zones aéroportuaires. Une flotte de cinquante véhicule sera déployée. Pour ce projet, nous aurons besoins de douze à quinze millions d’euros d’investissements.
Quels seront les premiers projets ?
Notre première tâche est de convertir l’intérêt des premiers partenaires en engagements pour impulser une réalité de marché. Une quarantaine d’entreprises, de laboratoires de recherche, pôles de compétitivité et collectivités ont montré leur intérêt pour ce projet. Tout cela va se consolider progressivement. Par ailleurs Hyport vient d’être lauréat d’un projet européen qui va permettre le déploiement d’une flotte de cinq bus hydrogène. Côté calendrier, notre premier service sera lancé en 2018 en partenariat avec le spécialiste de la livraison dernier kilomètre Altern Mobil et nous prévoyons l’installation des électrolyseurs sur les deux aéroports pour début 2019.
Quelles sont les perspectives économiques de la SAS ?
Nous estimons qu’un tel écosystème peu être rentable sous trois à cinq ans. Nous attendons de l’ordre de deux à trois millions d’euros de chiffre d’affaires avec la création induite de cinq à dix emplois directs. Mais rappelons que le pilier est la création d’une filière avec l’ensemble des acteurs du territoires. Et pour cela nous devons renforcer le maillage des installations de production d’hydrogène vert avec les stations de distribution pour développer cette nouvelle forme de mobilité en Occitanie. A noter que le territoire a de de sérieux atouts au niveau production avec les projets déjà lancés VabHyogazet EveerHypole à Albi, H2ME à Rodez etH2PYr, le projet d’autoroute de l’hydrogène d’Albi à Saragosse en Espagne.
Propos recueillis par Aurélie de Varax
Sur la photo : Jean-Pierre Moneger, directeur général de Engie Cofely, Carole Delga, présidente de la Région Occitanie / Pyrénées - Méditerranée, et Thierry Suaud, conseiller régional et président de la Cogemip. DR.
Notes
[1] Midi-Pyrénées énergies investissements, filiale de la SEM Cogemip contrôlée par la Région.