Si depuis 2012 l’Immobilière Midi-Pyrénées se distingue parmi les bailleurs sociaux de la région avec un plan de relance ambitieux, cette société HLM, basée à Mazamet dans le Tarn, se redéploie surtout en misant sur le développement durable.
Non seulement pour favoriser la maîtrise des charges locatives, mais aussi pour anticiper la requalification de son patrimoine. Immobilière Midi-Pyrénées sait effectivement à quoi s’en tenir, elle est engagée dans la reconversion et la modernisation de son parc dans le sud tarnais. Soit 330 logements – 16 % de son parc - édifiés entre 1950 et 1970 qui nécessitent 12 millions d’euros d’investissements pour leur rénovation intérieure et l’amélioration de leurs performances énergétiques.
Le programme doit s’achever en 2018. Une opération lourde dont on suppose que Luc Laventure, le directeur général, voudrait épargner à sa société de la réitérer sur les logements en cours de construction actuellement. « Nous constatons ce que coûte aujourd’hui la gestion d’immeubles construits sans anticipation environnementale », déplore-t-il.
Des choix au-delà des normes
Aussi a-t-il a décidé d’inscrire le logement social dans une démarche d’évolutivité. Lors même qu’il développe l’activité d’Immobilière Midi-Pyrénées sur la métropole toulousaine où le marché est en tension. Ainsi, 540 logements neufs seront livrés d’ici fin 2017, dont 90% sur l’aire urbaine de Toulouse. Avec pour exigence la préservation de l’environnement.
Une politique qui ne coûte pas plus chère selon lui : « Si on intègre la notion de coût global à chaque projet, c’est moins cher à terme de construire dans une démarche de développement durable », justifie-t-il. De fait, Immobilière Midi-Pyrénées privilégie l’utilisation de certains matériaux et systèmes constructifs pour chacun de ses programmes : ils doivent être pérennes et sains. "Le respect de la norme ou de la règlementation n’est pas un critère suffisant : l’amiante était règlementaire..." rappelle-t-il. Murs en béton cellulaire et isolation en chanvre sont donc, par exemple, la règle dans cette société qui a reçu carte blanche de son groupe – 3F avec 12 filiales en France gérant 200 000 logements, foyers et commerces.
Mieux 3F a procédé à la recapitalisation d’Immobilière Midi-Pyrénées en 2012 à hauteur de 8 millions d’euros et doit injecter à nouveau 4 millions d’euros en 2015 pour soutenir cette politique déviante à la norme ! L’objectif pour le groupe est de pouvoir ensuite s’inspirer de sa filiale tarnaise. 12 programmes ont été initiés selon ce modèle par Luc Laventure.
Des logements à céder à leurs habitants
Outre l’enveloppement, l’accès aux énergies renouvelables est inclus dans chaque programme. Pour l’heure, tous sont envisagés avec une installation photovoltaïque. L’électricité produite est revendue à Edf bien sûr, générant 3,5 % du chiffre d’affaires d’Immobilière Midi-Pyrénées chaque année. De quoi réinvestir dans des solutions qui ont pour finalité l’autoconsommation. Luc Laventure, adepte « de la troisième révolution industrielle » chère à Jeremy Rifkin, espère à terme proposer à ses locataires l’autonomie énergétique. Imaginant que bientôt énergies solaire et éolienne permettront à chacun d’entre eux de gérer leur consommation dans des systèmes combinés : « Ce n’est pas très compliqué, nous avons les techniques, il ne s’agit plus que d’organiser leur mise en musique », explique-t-il. L’enjeu est de taille. Luc Laventure est aussi partisan de la cession aux locataires : « 1% du parc revendu c’est un véritable levier : c’est 3% d’accroissement de ce même parc sans avoir recours aux fonds publics » souligne-t-il. Autant proposer à la vente des logements qui n’accableront pas leurs nouveaux propriétaires de frais liés à leur obsolescence. Immobilière Midi-Pyrénées compte 31 salariés et a réalisé 141 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2013. Sa capacité de production s’établit à 200 logements par an via 27 millions d’euros investis.
Nathalie Malaterre
Sur la photo : Luc Laventure, directeur général d’Immobilière Midi-Pyrénées. Photo Kevin Figuier - ToulÉco