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Réemploi. Avec Maison Carrelle, le carrelage ne reste pas sur le carreau

Pour diminuer les déchets dans le secteur du bâtiment, Caroline René-Bazin a créé Maison Carrelle. Une manière de faciliter le réemploi du carrelage en utilisant des stocks dormants.

L’économie circulaire et le réemploi touchent aujourd’hui tous les secteurs. Le bâtiment, souvent pointé du doigt pour son impact environnemental, a pris cet enjeu au sérieux. Et un nouvel acteur a vu le jour en octobre dernier à Toulouse, afin de diminuer les déchets en encourageant le réemploi du carrelage. Pour Caroline René-Bazin, qui a fait l’essentiel de sa carrière dans ce secteur, chez des négociant ou des artisans designers, a eu l’idée de créer Maison Carrelle pendant le premier confinement.

« J’avais envie d’autre chose. Je rénovais un appartement à Toulouse et je me suis rendu compte que beaucoup de carreaux finissaient à la benne. J’ai eu l’idée d’allier mon expertise et le réemploi, car c’est un produit que j’aime, qui mêle déco et technicité », raconte la fondatrice de Maison Carrelle. Et bien lui en a pris, car elle ne s’attendait pas à trouver autant de matière. Si beaucoup de particuliers ont une boite de carreaux au fond du garage ou à la cave, l’essentiel de la ressource est ailleurs. « Je me suis rendu compte qu’il y avait de très gros gisements. Je pensais faire les fins de chantiers, mais il y a aussi beaucoup de stocks chez les poseurs, qui sont depuis toujours éco-responsables et ne les ont pas jeté », observe Caroline René-Bazin.

« Réfléchir en fonction des stocks existants »

Et, de la faïence classique à la mosaïque inox, la fondatrice de Maison Carrelle a de quoi faire, avec des stocks qui dépassent parfois les 10.000 m2. Elle doit désormais tout inventorier, réaliser des fiches techniques pour permettre aux professionnels du bâtiment, sa cible principale, de se fournir chez elle. À l’heure actuelle, elle compte environ 220 références, soit près de 3000 m2 et 60 tonnes de carrelage inventoriés, mais il lui reste énormément de stocks à référencer. Disposant d’un entrepôt en nom propre zone Thibault et d’un showroom à François Verdier, l’entreprise toulousaine veut aussi limiter l’impact environnemental de son activité. « J’ai passé des contrats avec ces entreprises de second œuvre qui conserve les stocks tant qu’il ne sont pas vendus. Cela évite des transports inutiles et ils sont livrés sur chantier, 20 à 30 % moins cher que du neuf », explique Caroline René-Bazin.

Avec déjà huit projets réalisés (pour 126 m2, soit environ deux tonnes) et plusieurs autres en cours, elle assure avoir de nombreux retours positifs et constater un vrai enthousiasme. « Il faut simplement savoir de quelle quantité on a besoin car il n’y a pas de réapprovisionnement possible », alerte-t-elle. Mais elle souhaite aller plus loin avec Maison Carrelle en sensibilisant au maximum les acteurs du bâtiment. « Je veux amener professionnels et particuliers à réfléchir en fonction des stocks qui existent, à me contacter en amont pour que je fasse des propositions. » Et quand on lui fait remarquer que les carreaux à fleurs de la grand-mère sont un peu passés de mode, Caroline René-Bazin rétorque : « Pourquoi faut-il toujours être tendance. Il faut accepter d’être original et sortir des chantiers battus. » Et donc, ne pas forcément se tenir à carreau.
Paul Périé

Sur la photo : Caroline René-Bazin dans son showroom toulousain, dans le quartier de François Verdier. Crédit : Hélène Ressayres - ToulÉco.

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Source : https://www.touleco-green.fr/Circuit-courts-Avec-Maison-Carrelle-le-carrelage-ne-reste-pas,33123