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« Le Cnes vise le zéro émission nette pour 2050 »

Alors que les questions environnementales sont un enjeu de plus en plus important pour les entreprises, le Cnes mène une politique volontariste dans ce domaine. Toutes les directions sont concernées et l’ensemble des problématiques sont prises en comptes, comme l’explique Anne Serfass-Denis, responsable de la politique environnementale au Cnes.

Anne Serfass-Denis, en quoi consiste la politique environnementale au sein du Cnes ? Sur quoi mettez-vous l’accent ?
Notre politique environnementale date de 2016 et nous avons besoin de la revisiter car beaucoup de choses ont évolué depuis. Cependant, elle illustre bien notre volonté de prendre en compte un maximum d’aspects. Cette politique est structurée en trois piliers. Le premier est, en quelque sorte, historique, puisqu’il s’agit de faire en sorte que nos missions spatiales contribuent à l’analyse et à la maîtrise du changement climatique. À travers l’observation de la Terre et l’océanographie spatiale, le Cnes participe à cela. Des missions récentes comme Merlin [1] ou Biomass [2] en sont l’illustration. On a parfois l’habitude de présenter le Cnes comme l’agence spatiale du climat.

Quels sont les deux autres piliers ?
Le deuxième point sur lequel nous mettons l’accent est la réduction de l’impact environnemental de nos missions. Les choses ont beaucoup progressé dans ce domaine. À ce titre, la Los (Loi sur les opérations spatiales) intègre des préoccupations environnementales. Enfin, le dernier pilier de notre politique est évidemment de diminuer l’impact environnemental de nos établissements.

Sur quoi pouvez-vos agir à ce niveau-là ?
Il y a trois enjeux importants. D’abord, nous cherchons à réduire les émissions de CO2, et cela passe par le contrôle de l’énergie et des déplacements. Dans un deuxième temps, nous voulons réduire la consommation de ressources naturelles. Cet aspect-là est intégré dans nos cahiers de charges, depuis l’achat de matériel informatique, de mobilier, la construction des bâtiments... Le site de Toulouse est ainsi alimenté en énergie 100 % renouvelable. Enfin, le Cnes souhaite limiter son impact sur la biodiversité. Historiquement, cette problématique est très forte en Guyane, avec la proximité de la forêt amazonienne, mais c’est aussi le cas depuis plusieurs années au CST [3]. Nous avons notamment rejoint le mouvement Act for Nature, lancé en 2018, qui couvre l’ensemble de nos activités.

Tout le monde est donc vraiment concerné par ces questions ?
Oui, c’est une politique globale et intégrée, portée par l’ensemble des direction du Cnes. Qu’il s’agisse d’une politique d’achat durable, du contrôle des déplacements ou du bilan carbone de notre présence au Bourget, nous tenons compte de tous les paramètres. Il existe évidemment des contraintes économiques, qui se heurtent parfois à cette volonté mais elles peuvent aussi se rejoindre, comme sur la réduction des budgets déplacements par exemple. Le Cnes, en tant qu’organisme public, à le devoir de s’inscrire dans la dynamique de politique publiques l’environnement. Nous visons zéro émission nette en 2050 et c’est une vraie ambition, un véritable enjeu pour le Cnes.
Propos recueillis par Paul Périé

Crédits photo : © Cnes/Ollier Alexandre, 2019

Notes

[1dédiée à la surveillance du méthane atmosphérique (CH4), second gaz à effet de serre anthropogénique

[2qui cherche à mesurer la biomasse des forêts depuis l’espace

[3Centre spatial de Toulouse

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Source : https://www.touleco-green.fr/Au-Cnes-la-politique-environnemtale-est-globale-et-integree,29634