Adopte ma tomate est bel et bien un site de rencontre… d’un autre genre. Cette plate-forme internet fait le lien entre des citadins qui n’ont pas le temps de faire germer leur coin de verdure et ceux qui ne disposent que d’un balcon pour faire pousser leur basilic en pot.
Portée par Octavia Ivan, l’association créée en mai dernier, comptabilise 308 adhérents essentiellement concentrés à Toulouse et vingt-et-un jardins. Le mode d’emploi ? Il suffit de se connecter sur le site web et de créer un compte via un mot de passe. Le tout en deux clics gratuits. Même l’adhésion à l’association n’est pas obligatoire. Puis propriétaires de parcelles et jardiniers partagent temps, coûts et récoltes.
Bien sûr, pour vivre de son projet la créatrice d’origine roumaine espère convaincre 4000 utilisateurs d’ici deux à trois ans. Et prévoit surtout de créer une application début 2019 pour Android et Apple ainsi qu’une entreprise pour proposer son offre (payante) aux entreprises. Pour coller aux demandes des professionnels, la jeune femme de 36 ans s’appuiera sur un réseau de partenaires pour bénéficier de leur expertise, comme le spécialiste des potagers en milieu urbain Macadam Garden ou encore le bureau d’études en agriculture urbaine Terreauciel. « Je suis en discussion avec beaucoup d’entreprises. J’espère en signer en moyenne quinze par an. J’ai également des demandes de la part d’écoles », explique celle qui s’est installée à Toulouse il y a quatre ans pour suivre son cœur comme elle dit, sans parler un mot de français.
Un parcours semé d’embuches
Confiante, Octavia Ivan ne l’a pas toujours étée. Avec une solide expérience de gestionnaire des commandes à l’international notamment pour Hewlett Packard, elle a pourtant essuyé de nombreux refus. « Je suis bilingue en anglais mais je n’ai trouvé aucun emploi alimentaire. Rien, rien, rien. » Alors elle reprend le chemin de l’école et s’inscrit en master Management des affaires internationales en alternance. Et fait ses premiers pas en entreprise en tant que chargée de communication pour CapGemini.
La voie semble alors tracée. Mais le destin en décide autrement, une fois de plus. Très concernée par les questions écologiques, celle qui n’achète plus de produits de la grande distribution et qui se déplace uniquement à vélo croise alors la route du réseau de femmes Digital Girls lors d’un hackathon pour « combattre » le réchauffement climatique. De ce week-end de réflexion naît Adopte ma tomate.
Audrey Sommazi
Sur la photo : Octavia Ivan, la fondatrice d’Adopte ma tomate, lauréate des Trophées du numérique en juillet et de l’association Diversidays, en novembre. Crédits : Angélina Fourcault - ToulÉco
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