Une moisson réussie lors du dernier Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, qui s’est achevé le 8 janvier. L’entreprise Naïo Technologies, installée depuis dix ans aux portes de Toulouse, à Escalquens, n’est pas revenue les mains vides. Son dernier robot enjambeur de vignes doté d’une autonomie de 8 heures, appelé Ted, a reçu le prix de l’innovation technique. « Cette récompense nous offre de la visibilité internationale », se félicite Gaëtan Séverac, cofondateur au côté d’Aymeric Barthes de cette entreprise de soixante-dix salariés, qui compte les articles de presse publiés dans des revues américaines à la suite de ce palmarès. Car ce prix tombe à point nommé. Il est un précieux sésame pour séduire et convaincre les producteurs de la Napa Valley californienne, et au-delà.
Aux États-Unis, Naïo Technologies ne part pas d’une feuille blanche. Il y a trois ans déjà, un employé dans le cadre de son VIE [1], avait tâté le terrain, en réalisant des essais auprès d’agriculteurs californiens. « On a démarré par cet état en raison de son climat très tempéré et chaud. Mais aussi pour ces producteurs de fruits et de légumes, en pénurie de main-d’œuvre, qui cherchent à réduire leur utilisation de produits phytosanitaires », explique Gaëtan Séverac. « Nous avons pu valider la pertinence de nos machines auprès de clients potentiels. »
Dans la foulée, Naïo Inc a vu le jour à Salinas, au sud de San Francisco. Cette première filiale, qui emploie dix personnes, dont trois Français permanents, totalise une quinzaine de clients « récurrents ».
15 millions d’euros levés en janvier 2019
Si, à ce jour, l’entreprise a vendu 250 robots en Europe, la société prévoit de commercialiser cette année deux nouveaux modèles, dont le fameux Ted, dans les États du Colorado, de l’Arizona et de la Floride, au Canada, sans oublier l’Amérique du Sud et l’Australie. « Dans un troisième temps on ciblera le marché asiatique », ajoute le cofondateur.
Naïo Technologies a déjà mis au point trois robots : Oz, pour les parcelles de taille modeste (maraîchers, horticulteurs), Orio, pour des exploitations de surface plus grande, et Dino, pour les productions de taille intermédiaire. Pour accompagner son développement, la société, qui ne communique pas sur ses résultats, a réussi à lever 15 millions d’euros en janvier 2019.
Audrey Sommazi
Sur la photo : Gaëtan Séverac dirigeant et co-fondateur de Naïo Technologie. Crédits : Rémy Gabalda-ToulÉco.
Notes
[1] volontariat international en entreprise