A la demande de l’Etat, Voies navigables de France (VNF) a lancé en ce début décembre un Club des entreprises mécènes du canal du Midi. L’objectif est de collecter par ce biais quelque 26 millions d’euros d’ici 2030 pour soutenir la campagne d’abattage-replantation des arbres de la plus emblématique route navigable de l’Hexagone. Si le Club a été inauguré à Toulouse où il a son siège, « il est ouvert à l’ensemble des entreprises nationales et internationales », précise Jacques Noisette, en charge de la communication de VNF.
Airbus, Astrium, Arterris, le Crédit Agricole Languedoc-Roussillon ou le groupe de travaux publics Malet comptent parmi les premiers adhérents. Pour Jacques Noisette, les sociétés qui s’engagent à l’ombre du canal s’inscrivent dans la durée, le programme courant sur deux décennies, tout en témoignant de leur responsabilité en terme de développement durable. Non sans quelques avantages : « Les dons versés par les entreprises bénéficient effectivement d’une déduction fiscale de 60% », souligne Jacques Noisette.
Un arbre sur trois abattu
De fait, le mécénat est amené à financer un tiers de la restauration de ce bois aligné planté il y a 150 ans et fort de 190.000 individus. Des travaux estimés à 200 millions d’euros au total pour éradiquer l’épiphytie de chancre coloré qui ravage ces platanes. L’État et les collectivités territoriales concernées prenant chacun les deux autres tiers à leur charge. Le mécénat concerne à la fois les particuliers, sollicités depuis juillet dernier, et les entreprises. René Bouscatel, président du Stade toulousain, porté à la tête du club estime que ces dernières interviendront à hauteur de 80% des sommes attendues dans le cadre du mécénat.
Environ 13.000 arbres sont atteints, mais 42.000 seront abattus au total dont 4000 en 2014. Apparu en Provence en 1944 avec le débarquement des GI’s et de leurs caisses à munitions façonnées avec du bois contaminé, le chancre xylophage est bien connu désormais. Sans qu’aucun antidote ne puisse donner satisfaction, si ce n’est d’abattre et de brûler sur place le platane malade et ses voisins.
Repéré en 2006 à Villedubert près de Carcassonne, le chancre n’a cessé de progresser, d’abord en direction de la mer, puis vers Castelnaudary. A la faveur de l’entremêlement des racines, et des blessures qui leur sont occasionnées lors des amarrages et des manœuvres des bateaux de plaisance ou par les engins d’entretien des berges. Au fil de leur élimination, ces platanes sont remplacés par des essences autochtones et une espèce plus résistante au niveau les plus remarquables du Canal du Midi, un site classé à l’Unesco.
Nathalie Malaterre
Photo Rémy Gabalda - ToulÉco