« Dès septembre nous voudrions initier les premières actions avec les différents établissements toulousains. » Alice Roy, chargée de mission éco-campus espère en fait qu’à la prochaine rentrée le plan éco-campus se concrétise. Et que l’entrée des universités dans une démarche de développement durable soit enfin effective. Car les universités évoluent toujours en marge des politiques environnementales. Lancé en 2011 avec la signature d’une convention par l’Université Paul Sabatier, la Caisse des dépôts, Toulouse Métropole, le rectorat et l’université fédérale de Toulouse-Midi-Pyrénées, ce projet était alors une première en France. Il vise à l’aménagement et la réhabilitation de tous les sites universitaires toulousains au gré des valeurs environnementales, sociales et économiques.
Mobilité, déchets, gestion de l’eau, éclairage, paysages et biodiversité constituant les différents chapitres de cette réorganisation des espaces et des bâtiments. 600.000 euros de budget étaient alors envisagés pour financer la phase d’audits, dont un peu plus de la moitié - 325.000 euros – allouée par la Caisse des dépôts et consignations. Ceci concentré sur le campus pilote de Rangueil, qui s’étend sur 125 hectares, où devaient être menées la majorité des études. Certaines ont cependant débordé de Rangueil, d’autres ont déjà donner lieu à des changements de comportement. Notamment pour ce qui concerne les déchets.
Économies d’énergies et de déchets alimentaires
« Quatre études auront au final été réalisées », précise Alice Roy. La phase de diagnostic est toujours en cours et s’achèvera en juillet. Cependant, les enquêtes relevant de la performance environnementale des bâtiments et du traitement des déchets sont closes. Elles ont déjà produit quelque effet puisqu’un économe de flux a été recruté par l’UPS (Université Paul Sabatier) pour optimiser les besoins de bâtiments éparpillés sur un vaste domaine, et dans le temps aussi : « Nombre d’entre eux ont été édifiés dans les années 60, mais d’autres ont été construits depuis et certains ont aussi déjà fait l’objet de rénovation », détaille Alice Roy. Un hétéroclisme qui exige en quelque sorte une solution personnalisée pour chaque bâti. De quoi créer un poste donc.
L’étude relative aux traitements des déchets a été effectuée sur l’ensemble des établissements universitaires toulousains. À l’aune de la volonté de limiter les coûts de la collecte. Pour des détritus qui vont du papier aux déchets radioactifs. « La mutualisation de la collecte s’est imposée comme la meilleure solution et nous travaillons avec la ville pour la mettre en place », raconte Alice Roy. Elle rapporte aussi que les déchets des Resto U pesaient lors de l’étude 20 tonnes de pain par an, soit le quart de ce qui était mis à disposition des étudiants. Depuis, une campagne de sensibilisation au gâchis puis au tri a été lancée. Sa réussite a permis pour un même budget de commander des pains plus petits mais de meilleure qualité ! « Il ne reste plus qu’à valoriser tous les bio déchets. Nous sommes en pleine réflexion autour du compost notamment » poursuit la jeune femme.
Un plan en quête de financement
En juillet seront livrés les résultats des deux dernières études où il est question des paysages, de la lumière et de la biodiversité, et de la mobilité. La première se penche sur la création d’une unité entre le campus de Rangueil et la zone de Montaudran, l’autre sur la circulation des uns et des autres- étudiants et salariés. Sujet sensible, la mobilité a aussi été abordée au travers d’ateliers de concertation accueillant soient les personnels, soient les étudiants. Leurs besoins et aspirations étant différents.
Ne restera plus qu’à croiser tout ceci pour obtenir le cadre du plan qui pourrait donc voir le jour en septembre. Il s’ébauche peu à peu, on l’a vu, et ce d’autant qu’un réseau de référents des questions durables a été élaboré « pour voir comment avancer sur le plan vert », indique Alice Roy. Un plan qui s’inscrit dans la durée : « on sera toujours en quête d’amélioration continue », souligne-t-elle.
L’éco-campus n’est qu’à ses débuts, mais il se heurte déjà à la réalité économique : « Si les comportements vertueux sont différents selon les différents établissements, il faut donner à tous ceux qui les fréquentent les moyens d’agir » revendique Alice Roy. Avant de confier que son service est en recherche de financement pour appliquer toutes les bonnes idées retenues ou imaginées dans le cadre d’éco-campus !
N.M.
Sur la photo : Alice Roy est chargée de la mission éco-campus. Photo Nathan Raynal - ToulÉco
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