Porté depuis plus d’un an par Alexia Idrac, jeune ingénieure en diagnostic environnemental, le projet Robin des mers a été accompagné pendant six mois par Ticket for change en 2017 et lauréat de Wo Mixcity, le hackaton de l’innovation au féminin organisé par les Digital Girls en septembre dernier. De quoi lui mettre le pied à l’étrier en passant de l’idée au projet, et bientôt à l’expérimentation des premiers prototypes.
Fort d’une communauté de 280 membres, à 80% des navigateurs mais aussi des chercheurs et des acteurs de la protection de l’environnement et de l’économie circulaire, Robin des Mers fédère depuis neuf mois les acteurs des voies navigables de la terre à la mer autour d’une solution de nettoyage des océans, reposant sur l’intelligence collective, explique Alexia Idrac : « Nous voulons outiller les navigateurs pour qu’ils participent à la réduction des déchets en leur proposant trois outils : un dispositif manuel de récupération des déchets, un compacteur manuel pour compacter leur récolte et leurs propres déchets et une plateforme digitale permettant de géolocaliser les déchets pour la recherche au sein de l’Ifremer et d’identifier les acteurs de la collecte des déchets les plus proches. » le tout en tenant compte des contraintes de place et de praticité de la navigation.
Deux expérimentations en août
Fort de l’accompagnement des Digital Girls de Wo Mixcity sur la partie digitale et de l’incubateur de Toulouse Métropole (Première Brique) ainsi que d’un partenariat avec Artilect Fablab, le projet est entré en phase de prototypage. Ces derniers seront embarqués cet été pour une phase de test de neuf mois. « Des navigateurs de notre communauté seront équipés du collecteur et trois ou quatre coureurs de la course La Longue Route embarqueront un compacteur pour neuf mois sans escale. » Les retours au fil de l’eau permettront d’améliorer les prototypes pour une commercialisation à fin 2019.
En parallèle Alexia prévoit d’étoffer l’équipe avec trois nouvelles recrues d’ici la fin de l’année pour la seconder et travailler sur le modèle économique. « Nous nous orientons vers une Scic afin de rester sur l’idée de gouvernance partagée. Notre modèle intégrera la vente des dispositifs notamment le compacteur et l’abonnement à la plateforme digitale des ports et des entreprises de valorisation », indique l’entrepreneur. Pour le collecteur, l’idée serait une prise en charge d’acteurs privés ou institutionnels dans le cadre de la mission de service publique de nettoyage des océans et des voies navigables. « Il faut travailler sur toutes les vois navigables de la ville à la mer car 80% des déchets en mer, viennent de terre », rappelle Alexia Idrac.
Aurélie de Varax
Photo DR
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