Evoluer, observer, hiérarchiser, influencer, accompagner, partager, négocier et prendre du recul. Tels sont les huits points cardinaux du manager durable selon Eric Albert, auteur du livre Le manager durable (éditions Eyrolles).
Une nécessité pour pouvoir entretenir la souplesse exigée par la fonction de dirigeant. Une condition pour parvenir à s’adapter sans cesse à l’entreprise et à ses collaborateurs.
L’homme au coeur de l’économie
Le manager durable prône ainsi le libéralisme responsable, à l’instar des membres du Centre des jeunes dirigeants (CJD), à l’origine de la
démarche de performance globale GPS (Global performance System), créée en 2002 afin d’aider les chefs d’entreprise à inscrire le développement durable dans leur stratégie.
Cet outil de diagnostique et de pilotage, gratuit, repose donc sur les
piliers du développement durable. A la performance économique de son entreprise, le dirigeant cherche alors à allier performance écologique (intégration aux écosystèmes et capacité à réduire
ses impacts), performance sociale (en veillant au bien-être de ses salariés) mais aussi sociétale, en posant la question du rôle de l’entreprise dans la société ainsi que sur son territoire. En résumé, à replacer l’Homme au coeur de l’économie.
Une conception en rupture avec les modèles de management traditionnels. Une approche à laquelle adhère toutefois de plus en plus de d’entrepreneurs qui rejoignent des clubs tels que le CJD à Toulouse, le réseau Germe ou plus récemment le club Dirigeants Durables Midi-Pyrénées (DDMP) pour les aider à appliquer les préceptes du management durable. Certains s’adressent à leur chambre consulaire, les Chambres de commerce et d’industrie de région multipliant les actions depuis quelques années. D’autres encore font appel à des organismes publiques (Ademe...) ou privés pour les accompagner. Les cabinets conseil en ressources humaines élaborent
certes de plus en plus d’offres spécifiques et certains se positionnent même sur cette seule compétence, à l’instar du cabinet conseil en performance économique responsable, Goodwill Management, associé à la création du DDMP.
Apprendre à travailler collectivement
Reste la formation continue. L’École supérieure de commerce de Toulouse propose notamment le Cycle des hautes études du développement durable (CHEDD) Midi-Pyrénées, cursus de quatorze
jours (à raison de deux jours par mois) permettant d’apprendre à travailler collectivement autour des problématiques de développement
durable et de responsabilité sociétale. Nombreux sont enfin les plus jeunes qui intègrent cette préoccupation dès leur formation initiale. Ou quand l’exception s’apprête à devenir la règle.
Ingrid Lemelle