Les bons petits plats comme à la maison aussi frais que bio du nouveau restaurant le Bonheur est dans le pot, à Toulouse, arrivent directement de Revel, où la conserverie a implantée son usine, au coeur du Lauragais. L’entreprise compte 14 salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 1,7 millions d’euros en 2013 avec une croissance annuelle de 10%. La preuve que l’on peut être très rentable en misant sur le bio, le local et la santé.
« C’est avec très peu de moyens que nous avons créé la conserverie en 2001 », raconte Karine Marie. Tous deux passionnés de cuisine, Jeff et Karine Marie lancent le projet après trois ans de voyage à travers le monde. De ce périple, ils ont rapporté des recettes originales, reflets des traditions culinaires des cinq continents, qu’ils décident alors de mitonner et commercialiser dans le réseau des magasins bio du Sud-Ouest. Végétariennes, elles sont basées sur la richesse et l’équilibre de l’association des céréales, des légumineuses et des légumes.
Aujourd’hui l’entreprise compte une centaine de recettes et vend dans tout le réseau spécialisé bio français et aussi en Suisse, Belgique, Ukraine et dans les DOM-TOM. « On est très innovant sur le rayon des conserves bio car c’est nous qui avons apporté les recettes du monde », souligne Karine Marie.
Le bio, local, comme stratégie
Pour réaliser la conserve de nos grand-mères, il faut être au plus près des matières premières. « Nous fonctionnons avec un stock quasi nul, explique Karine Marie. Pendant des années nous avons travaillé à construire notre réseau d’approvisionnement en céréales, légumineuses et légumes pour que tout soit le plus local possible. » Résultat, la majeure partie des produits vient du Lauragais, du Gers et des Landes. Une démarche que l’entreprise a renforcé en implantant son usine en 2011 à Revel. « Nous faisons d’ailleurs partie de l’association BioVallée Lauragais qui a été créée justement pour favoriser les synergies entre les agriculteurs bio et les autres acteurs de la filière. »
La fidélité aux valeurs d’origine
Soucieuse de mettre en place des relations durables et partenariales avec ses fournisseurs, l’entreprise contractualise d’une année sur l’autre sans discuter des hausses de prix demandées, une stratégie non compatible avec les exigences de la distribution en GMS ( Grandes et Moyennes Surfaces). « Nous avons étudié leurs propositions mais nous nous sommes rendus compte que nous risquions de tuer la qualité pour faire du volume. Et nous ne voulions pas rentrer dans la politique des remises permanentes. »
L’entreprise a donc choisi de se diversifier sur le marché de l’ultra-frais en fournissant des cantines collectives et restaurants, à commencer par sa propre enseigne. Depuis treize ans, le parti pris est le même : proposer une cuisine santé, comme à la maison, sans épaississant, ni farine, ni sucre ajoutés (pourtant autorisés en bio) et à un prix juste.
Et dans l’usine de Revel, la consommation d’énergie utilisée pour les cuissons a baissé de 60% grâce à l’achat de marmites et sauteuses à vapeur. L’eau est entièrement recyclée tandis qu’une plantation de 500 arbustes stocke le carbone. Car le bonheur est aussi dans le pré.
Aurélie de Varax