
Elles sont au nombre de quarante-quatre : ce sont les entreprises qui ont participé à l’enquête menée par les Chambres de commerce et d’industrie de Midi-Pyrénées et la Direccte*. Les objectifs de cette étude étant à la fois d’identifier les difficultés et les besoins du secteur, et de proposer ensuite un plan d’action pour lever ces freins et accompagner les entreprises.
Profil, export, innovation et commercialisation, ont été passés au crible dans cette étude réalisée en 2012. L’industrie de l’eau est un secteur émergent en Midi-Pyrénées, qui peut désormais s’appuyer sur un pôle de compétitivité à vocation mondiale, constitué des régions Paca, Languedoc et Midi-Pyrénées. Pour Christian Poncet, directeur régional d’EDF, la région dispose de sérieux atouts : « Les deux enjeux majeurs des années à venir sont ceux de l’énergie et de l’eau. Notre région est privilégiée, nous sommes le château d’eau de la France. L’eau a une valeur, elle développe une économie, nous devons imaginer les différents développements possibles de ce secteur. »
Un manque d’aides pour la R&D
Les entreprises auditées - dans des domaines pointus comme l’irrigation, la détection des polluants, le stockage, la canalisation, le pompage, la télégestion - ont été visées pour leur potentiel d’innovation. Selon l’enquête, 68% d’entre elles se considèrent innovantes. En consacrant 5% de leur chiffre d’affaires à la R&D, 43% ont réalisé plus de 10 projets d’innovation au cours des 10 dernières années. Elles sont 60% à recourir à des aides, comme le crédit impôt recherche et Oséo. Mais ces aides sont soumises à des conditions de ressources, ce qui aux yeux des entrepreneurs, pénalise les projets d’innovation français. « Nous manquons de fonds propres, explique un entrepreneur. En fait, on nous donne de l’argent quand on en a ! ». Les entreprises isolées en zone rurale ont elles évoqué leurs difficultés de recrutement. La chaudronnerie Savco, installée en Ariège, souffre de l’attractivité de la métropole toulousaine, qui aspire le personnel qualifié. « C’est vrai, notre travail est dur », reconnaît son dirigeant. « Mais nos salaires sont équivalents à ceux que propose le pôle aéronautique. Il faut valoriser notre filière, et le fait de travailler dans des PME. »
La valorisation de la filière eau, qui passe également par une meilleure prise en charge du marketing, est largement éclairée par l’enquête, qui préconise des actions d’accompagnement : diagnostics, formations, e-commerce. Elles ont rencontré un écho positif lors de la rencontre : « Nous souhaiterions développer la partie marketing, mais nous n’avons pas les moyens humains, expose un entrepreneur. Nous avons du mal à valoriser nos innovations, c’est pour nous un axe majeur. »
Virginie Mailles Viard
*Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi
Crédits photo : DR.