Selon Eco-Emballages, organisme qui pilote le dispositif national de tri et recyclage des emballages ménagers, ce sont 135.000 tonnes d’emballages qui ont été recyclés en 2012 en Midi-Pyrénées, soit 47,9 kg par habitant. Ce chiffre tombe à 42 kg par habitant en Haute-Garonne, département le plus urbanisé. « L’écart est sur le verre, explique Laure Poddevin, directrice régionale d’Eco-Emballages Sud-Ouest, 80% des collectivités de Haute-Garonne sont en dessous de la moyenne nationale en terme de dotation ». Il manquerait 350 bornes de tri sur ce département.
58 collectivités de la Région sont engagées dans une logique d’efficacité auprès d’Eco-Emballages. Presque toutes ont signé le contrat incitatif CAP [1] mais « les performances sont inférieures à la moyenne nationale », souligne Laure Poddevin. Le taux de collecte à améliorer en priorité reste le verre. Deux à trois bouteilles sur dix finissent dans le mauvais bac. Or, une tonne de verre mélangée aux ordures ménagères, c’est 130 euros pour la collectivité. Soit, pour le grand sud-ouest, une ardoise de 7 millions d’euros par an. Autre enjeu : la modernisation des seize centres de tri. Selon Laure Poddevin, « c’est le bon moment de se poser la question d’une optimisation que ce soit au niveau social, économique et environnemental ». Dans un objectif de réduction des coûts et d’économie circulaire.
Les villes encore à la traîne
Dans le Lot, les collectivités ont opté pour des bacs collectifs de regroupement plutôt que le porte à porte (excepté sur la ville de Cahors), ce qui permet de limiter les coûts de collecte. Les résultats sont très bons puisque le département enregistre un excellent taux de recyclage avec 62kg d’emballages collectés par habitant, 20kg de plus qu’en Haute Garonne. « On trie deux fois moins bien en ville qu’à la campagne », déplore Laure Poddevin. En cause, le taux de refus sur les bacs à cause des mauvais trieurs, et l’inadaptation des locaux de collecte des immeubles souvent peu accessibles et exigus.
Pour y remédier, la communauté urbaine Toulouse Métropole s’efforce d’impliquer les bailleurs sur la question des déchets dès le lancement de nouveaux projets de construction. Habitat Toulouse et Patrimoine SA Languedocienne sont à ce jour les meilleurs élèves. Le dernier a construit des colonnes enterrées dans le quartier du Mirail. « Avoir de grands conteneurs permet de réduire les coûts de collecte et les émissions de gaz à effets de serre associées », souligne Régine Lange, adjointe au maire en charge du développement durable. Côté objectifs, Toulouse Métropole entend réduire de 7% les déchets ménagers d’ici 2016, notamment via un gros travail de sensibilisation sur l’amélioration de la collecte du verre, la promotion du compostage domestique et le développement des ressourceries.
Aurélie de Varax
Crédit photo : Eco-Emballages
Notes
[1] Contrat pour l’action et la performance proposé par Eco-Emballages, dans lequel un barème fixe la rémunération de la collectivité en fonction des résultats de recyclage. Chaque tonne recyclée est désormais payée, soit 24 millions d’euros versés à ces collectivités en 2012.
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