Comment est né ce projet de création d’un centre d’affaires à la Reynerie ?
L’État a ouvert au printemps 2014 un appel à projets en faveur de la création de centres d’affaires dans les quartiers qui a relancé une dynamique que Patrimoine SA Languedocienne avait déjà engagée dans les années 90. Les quartiers prioritaires, dit aujourd’hui « sensibles », étaient déjà touchés par le chômage et la mono-fonctionnalité, souvent uniquement résidentielle. Cela a interrogé les bailleurs sociaux sur le rôle qu’ils pouvaient avoir en tant que partenaires des collectivités. Nous avons alors travaillé sur la transformation d’usage de locaux et lancé le projet mixte de la résidence Gluck. A côté du métro Reynerie, elle combine habitation et locaux convertis en activités commerciales. L’idée du projet de centre d’affaires de quartier retenu dans le cadre de l’appel à projet fin février est de retravailler certains lots dans une nouvelle formule de diversification économique : une offre de locaux à prix abordable qui puisse aussi répondre à un objectif de requalification professionnelle.
Quelle forme va prendre ce projet ?
Nous allons lancer l’étude de faisabilité grâce à la subvention de l’ANRU [1]. L’idée est de construire ce projet avec les professionnels de l’insertion par l’activité économique et en lien avec les politiques publiques. Sur 200 à 400m2 nous voulons créer un produit adapté aux besoins du quartier. L’intérêt est d’aménager des petits espaces modulaires permettant du bureau individuel et de l’openspace, à loyers accessibles. Surtout il y a un accompagnement prévu pour ceux qui le souhaitent puisqu’il y a un gestionnaire de l’espace. Nous nous posons aussi la question de ce qui peut être mutualisé - secrétariat, salle de réunion, accompagnement dans la création - et quelles passerelles peuvent être tirées avec les professionnels qui travaillent dans le domaine de l’insertion par l’économie. Il y a sur ces quartiers des TPE et des auto-entrepreneurs qui peuvent être intéressés par ce support en démarrage de leur activité.
Quand ce centre verra-t-il le jour ?
Nous sommes sur de l’existant réaménagé donc ce projet pourra être opérationnel plus vite. En fonction de l’étude de faisabilité, du cahier des charges et ensuite des missions allouées à chacun des partenaires, notre objectif est d’engager les travaux sur le deuxième semestre 2015 pour être opérationnel sur 2016. Nous prévoyons d’accueillir une vingtaine d’entrepreneurs, une sorte de pépinière de quartier. Ces activités ont du sens en pied d’immeuble pour les habitants. 212 logements, c’est déjà 700 personnes dont certains peuvent être concernés. Nous voulons créer le produit adapté aux besoins du quartier et en adéquation avec le projet urbain en cours sur la Reynerie.
Y a-t-il d’autres projets de ce type à Toulouse ?
Il n’y a pas beaucoup de réponses sur ce type d’offre. Nous souhaitons être précurseur sur le lancement de ces opérations avec un produit utile et vite utilisable qui apporte une première pierre à l’édifice. Il y aura certainement d’autres opérations et de plus grande ampleur. Ce qui est nouveau est cette conception de la mutualisation et du service que nous n’avions pas développés jusqu’à maintenant. L’idée est d’être au coeur de l’entrepreneuriat des quartiers et d’avoir une réponse adaptée à tous les besoins. La création de richesse est fondamentale sur les réflexions qu’on peut avoir sur les quartiers géographiques prioritaires.
Propos recueillis par Aurélie de Varax
Photo : Hélène Ressayres pour ToulÉco.
Notes
[1] Agence nationale de la rénovation urbaine.
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