Laurence Crosnier, Mercator Océan propose des prévisions océanographiques en direct, comment ?
Laurence Crosnier : Mercator Océan est porté par cinq associés qui sont les acteurs nationaux de l’océanographie opérationnelle : le CNRS, l’Ifremer, l’IRD, Météo-France et le Shom. Nous développons des modèles capables de décrire l’océan en trois dimensions, en temps réel et en continu, sur tous ses bassins, hier, aujourd’hui et demain. Nos modèles mathématiques nous donnent des estimations prévisions à dix jours de la surface de l’eau jusqu’au fond que nous affinons par l’observation, grâce aux données issues de bouées en mer et de satellites. Ces derniers vont par exemple mesurer la température de surface, la couleur de l’eau et la hauteur de la mer.
Vous proposez notamment le Copernicus Marine Service gratuitement. De quoi s’agit-il ?
Nous sommes délégataires de la Commission européenne sur pour le programme Copernicus. C’est le programme européen d’observation de la terre financé par l’Union Européenne et donc par les citoyens européens via avec par exemple le lancement des satellites Sentinelles, financés par les citoyens européens. Pour chacune des type d’observation composantes du système « Terre » (i.e. Atmosphère, Continent, Océans, Climat), la Commission a choisi un délégataire maitre d’œuvre et Mercator Océan a été choisi pour les Océans. C’est une grande fierté pour toutes les équipes de Mercator Océan car ces missions sont généralement confiées à des agences européennes comme ECMWF (Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme), mais c’est aussi une reconnaissance pour toute la filière de l’Océanographie Opérationnelle dont Mercator Océan est issu. Dans ce cadre, nous avons des financements pour développer un catalogue de services gratuits.
En quoi ce service est un catalyseur d’activité économique pour la région ?
C’est un service gratuit à forte valeur ajoutée que nous mettons à disposition des acteurs européens et, notamment en Occitanie, pour qu’ils innovent sur leurs propres offres de services ou leurs projets de recherche. En région, nous travaillons par exemple avec Créocéan, à Montpellier, qui utilise des produits du Copernicus Marine Service pour faire du suivi environnemental autour des sites éoliens. Ou encore Noveltis, à Toulouse, qui utilise par exemple nos produits pour réaliser des atlas très précis de marées qui pourront être utilisés pour les énergies marines renouvelables ou encore pour la prévention des risques sur les zones côtières.
Propos recueillis par Aurélie de Varax
Photo Mercator Ocean.