Ils ont choisi de s’adresser à la presse car selon Marie-Christine Jaillet, présidente du Codev de Toulouse Métropole "la question des mobilités n’est pas réductible à la troisième ligne de métro". Alors que le sujet cristallise le débat depuis deux mois, les présidents des trois codev - Toulouse Métropole, Sicoval et Muretain - annoncent leur rapprochement pour la recherche de meilleures solutions multimodales sur la grande agglomération toulousaine qui devrait supporter 500.000 déplacements supplémentaires d’ici 2030.
"Nous portons la réflexion collective d’un groupe de travail composé d’une trentaine de membres qui représentent la société civile dans sa diversité - acteurs économiques, associations, élus, experts, usagers, habitants -. La mise en révision en même temps du Scot [1] de la grande agglomération toulousaine et du PDU 2012 [2] offre l’opportunité de mieux articuler urbanisme et transports en y associant tous les acteurs. Nous souhaitons être l’écho des visions portées par les membres de la cité auprès des élus," précise Marie-Christine Jaillet qui souligne la nécessaire convergence autour de cette question de la mobilité pour l’avenir de l’industrie toulousaine, même « s’il y a des questions propres à chaque territoire ».
Pistes de travail prioritaires
Côté priorité, les trois Codev avancent sur la construction de nouveaux indicateurs pour évaluer les mobilités - comme les notions de santé, de bien-être ou d’environnement -. Ils réfléchissent à l’anticipation des changements sociétaux qu’induisent les pratiques collaboratives et donneront la priorité à l’optimisation de l’usage de tous les transports collectifs existants. Selon Cécile Valverde présidente du Codev Sicoval, "nous pouvons par exemple améliorer la mobilité à Labège sans attendre la troisième ligne de métro en augmentant les dessertes de train entre 8 heures et 10 heures".
Les instances compte avancer aussi sur un plan rail métropolitain qui passerait par l’accélération du cadencement des trains et l’aménagement de gares multimodales, un sujet qu’ils mettront en débat en mai lors des États généraux du rail, organisés par la Région. Enfin les trois codev portent une réflexion de fonds sur la gouvernance.
Vers un syndicat des transports à la parisienne ?
Comment le futur PDU dénommé "Plan Mobilité 2025-2030" peut-il être géré dans l’intérêt collectif ? C’est une question centrale. Selon les instances, le SMTC qui porte la révision du PDU, ne peut avoir autorité que sur son territoire qui ne couvre pas la grande agglomération toulousaine. "Si nous ne voulons pas mettre les territoires en concurrence, il faudrait que SMTC soit le chef de file de toutes les Autorités organisatrices de transport (AOT) : État, région, département, SNCF, collectivités. Il faudrait un Pacs entre les AOT sur le modèle du Stif en région parisienne", souligne Etienne Morin président du Codev Muretain.
Les Codev rendront un avis sur le projet de révision du PDU à l’automne. Si cette démarche de démocratie participative est exemplaire, l’avis exprimé restera néanmoins consultatif.
Aurélie de Varax
Sur la photo : Etienne Morin président du Codev Muretain, Marie-Christine Jaillet, présidente du Codev de Toulouse Métropole et Cécile Valverde présidente du Codev Sicoval.
2 Messages