Toulouse. La salle des machines de la Baladine se vide dans le Canal du Midi

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Une tempête, une panne d’électricité, une salle des machines qui se vide dans le Canal du Midi : tels seraient, selon le propriétaire de la péniche Baladine, les ingrédients qui ont conduit à la pollution aux hydrocarbures sur l’écluse de Lalande. Une enquête de l’Onema est en cours.

La pollution aux hydrocarbures sur le Canal latéral du Midi a mobilisé ces dernières semaines les services des Voies navigables de France (VNF) et de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema). A l’origine, un accident survenu sur la péniche Baladine, qui transporte en moyenne une soixantaine de passagers le long du canal à Toulouse. Les intempéries récentes auraient provoqué la fuite des fonds de cale de la Baladine. L’enquête est en cours au sein des services de la police de l’eau pour identifier les causes de cette fuite accidentelle. 



Pour le propriétaire de la Baladine, Christian Delmas, il s’agit d’un accident dû aux orages qui ont provoqué une coupure d’électricité. « Il n’y avait plus de lumières dans la salle de machines, et quand nous avons remis en route l’éclairage, les pompes de fond de cale ont redémarré automatiquement. Nous n’avons rien pu faire. Cela faisait deux semaines que le bateau était immobilisé à cause des intempéries. Les pompes se déclenchent quand il y a quinze centimètres d’eau dans la salle des machines, et là c’est monté au dessus du niveau avec les orages. Elles ont pompé ce qu’elles ont trouvé. » Autrement dit les résidus d’huiles et d’hydrocarbures, plus légers que l’eau, qui ont le canal. Mais il y en avait peut-être plus que la normale selon les enquêteurs. Bien que l’étendue réelle de ce type de pollution soit difficile à quantifier, une goutte d’huile pouvant iriser vingt mètres carrés d’eau.

Des stations de pompage à disposition des plaisanciers

En attendant les résultats définitifs des prélèvements, VNF et l’Onema ne se prononcent pas sur les responsabilités supposées de la Baladine. Mais soulèvent que c’est une première.
L’équipe de VNF, dirigée par Dominique Gueffier, a circonscrit le périmètre de la pollution grâce à des barrages flottants et absorbants, au niveau de l’écluse de Lalande jusqu’au port de l’Embouchure. « Nous avons travaillé trois jours durant, et la nuit aussi. Pour la mise en place du barrage, surveiller l’évolution de la pollution, voir si elle se dirigeait vers le barrage, et si celui-ci absorbait bien les hydrocarbures. » 

Au mois de mars, c’est une autre pollution que les hommes de VNF ont extrait du Canal du Midi : dix tonnes de déchets sous la forme de gazinières, frigo, vélo, matelas, canapés...

Les risques d’une pollution aux hydrocarbures sur le canal s’avèrent rares selon les experts, mais la proximité de la station de pompage des eaux qui alimente un million de Toulousains impose une politique de prévention. Les stations de pompage et de dépotage installées sur le port Saint-Sauveur en font partie. Les eaux de fond de cale souillées par les hydrocarbures ont leur station depuis 2006. Elle sépare et piège les hydrocarbures. « Mais avec des horaires d’ouverture peu pratiques », selon Christian Delmas. « Et elle fermée l’hiver parce que les tuyaux gèlent. » Ce que contestent les services de la ville de Toulouse qui rendent compte d’un taux de satisfaction très élevé de la part des plaisanciers, « qui ne trouvent pas de station équivalente dans tous les ports de France et d’Europe. » La station de pompage des eaux usées est reliée aux eaux usées de la ville. Son accès est gratuit pour tous les plaisanciers, « sans discrimination » précise la municpalité de Toulouse. Les bateaux disposent normalement d’une cuve de stockage, qu’ils peuvent vider toute la semaine, le dimanche compris.


Virginie Mailles Viard 

Sur la photo : Le Canal du Midi - Crédits : Rémy Gabalda - ToulÉco

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Source : https://www.touleco-green.fr/Toulouse-La-salle-des-machines-de