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Toulouse. « L’air du métro reste bien moins pollué que l’habitacle d’une voiture »

Article diffusé dans l’édition du 4 octobre - Cette semaine, retrouvez le Best of ToulÉco Green avec les meilleurs articles diffusés depuis la rentrée

Pour la huitième année consécutive, Tisséo, en partenariat avec l’Observatoire de l’air en Midi-Pyrénées (Oramip), a lancé une nouvelle campagne de mesures de qualité de l’air dans le métro. Ce plan de surveillance que le syndicat de transports toulousain inscrit dans ses démarches qualité environnement en faveur du développement durable, a démarré le 6 septembre sur la ligne B Tisséo. Dominique Tilak, directrice de l’Oramip, en rappelle les objectifs.

Quel est l’intérêt de ce partenariat entre l’Oramip et Tisséo ?
C’est l’intérêt général par rapport à la problématique de la qualité de l’air dans le métro toulousain, sur les quais et dans les espaces de travail ! L’objectif est d’évaluer la concentration des polluants que l’on peut y trouver et de voir quelles actions on peut mettre en œuvre pour améliorer les choses. Nous travaillons sur un certain nombre de polluants pour lesquels il existe des règlementations en extérieur, les particules en suspension inférieures à 10 microns (PM10), le dioxyde d’azote, le benzène, le confinement mais aussi les particules fines inférieures à 2,5 microns (PM2,5). Actuellement, il n’existe pas de règlementations concernant le suivi des particules en air intérieur. En 2001, le Conseil supérieur d’hygiène publique de France a simplement préconisé une surveillance dans les enceintes ferroviaires souterraines. Tisséo a été l’un des premiers syndicats de transports à la mettre en place. A travers ce partenariat, nous participons donc à un travail national qui devrait permettre d’ici 2014 d’aboutir à une norme de qualité de l’air intérieur dans les enceintes ferroviaires souterraines.

Et alors, la qualité de l’air dans le métro toulousain est-elle bonne ?
En l’état actuel des connaissances et compte tenu du temps qu’on passe dans le métro, elle ne pose pas de problème pour la santé et elle contribue surtout à améliorer la qualité de l’air extérieur car plus on a de gens dans le métro moins on en compte sur les routes ! On a constaté une concentration plus importante sur certains polluants dont l’origine pourrait être associée à l’activité du métro, notamment à des problématiques de freinage. Sur la ligne B, les particules fines sont déjà moins présentes. Nous faisons des tests avec Tisséo, notamment avec un changement de ventilation pour voir comment améliorer encore les choses. Une étude que l’on a menée sur les trajets comparatifs à pied, en vélo, en métro et en voiture montre, de toute façon, que l’air du métro reste bien moins pollué que l’habitable d’une voiture.

Pour revenir sur terre, qu’en est-il de la qualité de l’air à Toulouse de façon générale ?
Nous sommes dans une période relativement calme, entre deux périodes par rapport aux problématiques aiguës de qualité de l’air dont la saison estivale, marquée en 2012 par trois pics de pollution à l’ozone qui ont fait l’objet d’une information du public.
Néanmoins, on a observé ces dernières années une hausse des concentrations des PM2,5 à Toulouse et dans l’ensemble de la région. Le nombre de journées de dépassement du seuil de 50 microgrammes par mètre cube de particules dans l’ensemble des villes de Midi-Pyrénées de 2009 à 2011 est un indicateur préoccupant. Selon une étude européenne portant sur quinze villes, entre 2004 et 2006, Toulouse était la 5e ville la moins touchée en termes de PM2,5 et se situait à un niveau comparable entre Londres et le Havre, qui ne sont pas les plus polluées en la matière. Aujourd’hui, elle se situerait plutôt au niveau de Bruxelles et Lille qui, entre 2004 et 2006 occupaient la 13e et la 14e place. La situation semble donc s’être dégradée mais il ne faut pas s’en inquiéter outre mesure. Cela peut être conjoncturel. La concentration des polluants est liée à ce qu’on émet mais aussi à la capacité climatique à les disperser. Nous pouvons faire baisser cette concentration en agissant sur nos déplacements et sur les sources de chauffage, en particulier les chauffages individuels à bois sans système de filtration.
Propos recueillis par Johanna Decorse

Les premières Rencontres internationales air-climat-santé
à Toulouse le 28 novembre

Le 28 novembre prochain, l’Oramip sera partenaire des premières Rencontres internationales air-climat-santé qui se dérouleront à l’Hôtel de Région. Au programme, des conférences et des tables rondes sur le thème : « Pollution de l’air et changement climatique, quels impacts sur la santé ? Quels coûts ? Quels enjeux de santé publique ? Quelles politiques locales, nationales et internationales déployer sur les territoires ? » Selon l’Organisation mondiale de la santé qui participera à ces premières rencontres à Toulouse, la pollution atmosphérique en milieu urbain serait responsable d’1,3 millions de décès dans le monde chaque année et elle serait la cause de 42000 morts prématurées par an en France.

Sur la photo : Dominique Tilak, directrice de l’Oramip. Crédits : DR.

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Source : https://www.touleco-green.fr/Toulouse-L-air-du-metro-reste-bien