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Toulouse. L’Inra crée un pôle de recherche sur le tournesol, « une culture respectueuse de l’environnement »

L’institut national de la recherche agronomique (Inra) vient d’inaugurer son pôle de recherche agrogénomique du tournesol, à Castanet près de Toulouse. Une structure d’envergure européenne qui a nécéssité un investissement de 3,6 millions d’euros et qui regroupe désormais toute la recherche de l’institut sur cette culture à forts enjeux environnementaux. Explications avec Patrick Vincourt, généticien, directeur de recherche à l’Inra et coordinateur du projet.

Pourquoi un pôle de recherche sur le tournesol à Toulouse ?
L’Inra consacre des recherches sur le tournesol depuis plus de quarante ans. Jusque là, ces activités étaient dispersées entre Clermont-Ferrand, Montpellier et Toulouse. La recherche publique, les grandes écoles, la filière industrielle et les semenciers se sont retrouvés pour conduire une réflexion sur les axes à développer. C’est ainsi qu’est née l’idée de regrouper toutes les activités de recherche au sein d’un même pôle. Toulouse a notamment été choisie car Midi-Pyrénées est la première région cultivatrice de tournesol en France, et le berceau de l’industrie semencière. La plupart des leaders mondiaux de la sélection de tournesols y sont aujourd’hui présents.

Que retrouve-ton au sein de ce pôle
Le bâtiment s’étend sur 920m² et comprend des laboratoires, des bureaux mais aussi une chambre froide qui conserve plus de 800 formes de tournesol sauvage. Une vingtaine de chercheurs issus de plusieurs laboratoires publics y travaillent quotidiennement.

Sur quoi portent principalement les recherches ?
Le tournesol est la forme cultivée d’une espèce sauvage, notamment présente en Amérique du Nord. Il s’agit d’étudier le génome et les caractéristiques de ces différentes formes, principalement sur les questions de la résistance à la sécheresse ou aux maladies. Le pôle est d’ailleurs partenaire d’un consortium international qui a séquencé le génome du tournesol et qui livrera ses premiers résultats dans le courant de l’année. Mais il n’y a pas de volet OGM dans notre travail. Il s’agit seulement d’améliorer le processus de sélection.

Comment se déroulent les partenariats avec la recherche privée ?
Le bâtiment qui abrite le pôle n’a été achevé que fin 2012, mais les activités de recherche sont en action depuis 2007 avec la signature d’un Contrat de projet État-Région. Plusieurs travaux collaboratifs ont ainsi déjà été menés. Les chercheurs du privé ne sont pas présents sur le site, mais certains seront détachés dans trois ou quatre ans pour analyser les résultats du projet Sunrise, l’un des principaux menés avec le secteur privé. Il a été labellisé dans le cadre des Investissements d’avenir (ex-Grand emprunt, ndlr) et porte sur la hausse des rendements du tournesol en situation de disponibilité réduite en eau.

Quels sont les intérêts et les enjeux de la culture du tournesol ?
Avec le développement mondial, les besoins en huiles et corps gras progressent. Or, le tournesol est une culture très respectueuse de l’environnement car, grâce aux sélections passées, elles ne demande que très peu de produits chimiques. C’est aussi le cas du maïs, mais celui-ci nécéssite beaucoup d’eau et d’azote. L’enjeu est donc d’accroître la productivité du tournesol et poursuivre les efforts dans le domaine de la résistance pour qu’il conserve son statut environnemental. Autre exemple de l’utilisation du tournesol : il peut servir à l’alimentation animale. Les tourteaux, résidus obtenus après l’extraction de l’huile des graines, sont très riches en protéines.
Propos recueillis par Thomas Gourdin

Sur la photo : Patrick Vincourt, généticien, directeur de recherche à l’Inra et coordinateur du projet de pôle de recherche génomique sur le tournesol. Crédits : DR.

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Source : https://www.touleco-green.fr/Toulouse-L-Inra-cree-un-pole-de