« Notre économie sera circulaire ou ne sera pas ! ». François-Michel Lambert, le président de l’Institut de l’économie circulaire, en est persuadé : il y a urgence à remplacer l’économie, linéaire, celle du stock, par une économie des flux, de l’usage. Comme plus de 300 participants, il était le 6 juin à Gaillac pour débattre autour de ce thème de l’économie circulaire à l’occasion des quatrième rencontres de Tarn & Dadou. Une affluence record signe, si besoin était, de l’intérêt croissant porté à cette thématique en lien avec l’avènement d’un développement éco-responsable et d’un aménagement durable du territoire.
Trois débats tout au long de la journée qui ont rappelé toute la complexité du sujet passant nécessairement par un changement des mentalités en profondeur. Même parmi les convaincus d’une telle démarche, le débat peut en effet faire rage, par exemple entre les partisans d’un zéro déchets absolu et ceux qui considèrent que le déchet peut-être une matière première à utiliser.
Raymond Cointe, conseiller spécial de Delphine Batho, Ministre du développement durable qui ne pouvait être présente pour cause de voyage présidentiel au Japon, a pour sa part souligné combien l’on pouvait parler là de « troisième révolution industrielle ». Selon lui, « la question n’est pas de savoir s’il faut aller vers cette économie circulaire mais de savoir comment on le fait. D’autres pays sont déjà engagés dans cette voie. Même la Chine a déjà adopté une loi sur le sujet. ».
Une loi cadre nécessaire
Au fil des interventions de spécialistes de renommée nationale et européenne, les débats et échanges nombreux avec la salle ont clairement montré que la volonté politique seule ne suffira pas. Un mouvement en profondeur de la société allant d’une démarche d’éco-responsabilité pour les industriels, à l’émergence de consom’acteur en passant par une loi cadre qui, a minima, fixerait déjà la définition même de cette économie circulaire comme ses grandes orientations sont nécessaires. Placées sous l’égide du débat national sur la transition énergétique dont les conclusions sont attendues tout prochainement, ces quatrièmes rencontres de Tarn & Dadou ont apporté leur pierre à l’édifice sur ce que devra être le développement de demain en tenant compte de la pollution, des déchets, comme de la raréfaction des matières premières.
A l’image du travail engagé ici par la communauté de communes, Arnaud Gossement, avocat en droit de l’environnement, l’a rappelé : « Il faut en finir avec la solutions uniformes, il faut faire du cas par cas en fonction des territoires. » Et aux trois piliers du recyclage, réduire, réutiliser, recycler, rajouter ainsi l’urgence du court terme pour nombre de citoyens : relocaliser.
Hervé Chossat
Sur la photo, de gauche à droite : Raymond Cointe, conseiller spécial de Delphine Batho et François-Michel Lambert, président de l’institut de l’économie circulaire.