À l’intérieur du So.bio Toulouse, situé non loin de l’Oncopole, deux nouveaux emplacements ont fait leur apparition. Dans ces deux corners, à l’aide d’affichettes, des productions portées par des agriculteurs et producteurs situés à moins de 100 kilomètres sont mises en avant sur des palettes. Bières, céréales, kombucha [1], viandes, céréales, vins et chocolat sont notamment mis à l’honneur pour le lancement de « Je suis du coin », la nouvelle stratégie lancée par un réseau qui a bien évolué depuis son lancement dans la région bordelaise en 2005. Propriété du groupe Carrefour depuis 2018, So.bio a fusionné son réseau avec Bio c’ Bon [2], lui aussi racheté par le grand groupe de distribution français. Au niveau national, le nouveau réseau bio est composé de 130 magasins, dont dix-huit en Occitanie, avec quatorze en propre et quatre en franchise.
« Aujourd’hui, nous voulons accélérer sur la dimension production locale. C’est une demande de nos clients. Nous faisons travailler 1750 producteurs locaux au niveau national. L’idée est que, grâce à cette nouvelle stratégie, 10 à 12 % du chiffre d’affaires de chaque magasin soient réalisés grâce aux produits locaux. Aujourd’hui, en général, on est plus près des 8 % », détaille Pierre-Yves Fournet, directeur général de So.bio. Outre le supermarché de Toulouse, "Je suis du coin" va être testé à Muret (Haute-Garonne) et à Alès (Gard). Muret va passer de 315 à 490 références locales, Alès de 385 à 500 et Toulouse de 375 à plus de 530.
Un réseau au soutien des producteurs
Les producteurs locaux présents applaudissent l’initiative. « Cette mise en lumière est un appui non négligeable dans un métier où on traverse souvent de moments très compliqués », estime Sébastien Derroisné, qui a monté il y a dix ans une brasserie artisanale à Verfeil, à l’est de Toulouse. « Les équipes de So.bio viennent nous voir dans nos fermes pour nous parler de leur réseau et comprendre ce que l’on fait. Il y a du respect pour notre travail », confie Marianne Dupuy, éleveuse bovine à Clermont, en Ariège. « On a pu continuer à se développer, en partie car on pouvait compter sur la force commerciale d’un tel réseau », considère Carine Lopez, qui produit une gamme de farine, légumineuses, huiles et pâtes à Mirepoix (Ariège). « Cela permet d’envisager plus sereinement la suite », abonde Justin Tarlier-Doecke, qui produit du kombucha depuis Saint-Girons, au pied des Pyrénées ariégeoises.
Au sein des So.bio testant cette nouvelle stratégie, des animations seront organisées régulièrement pour présenter le travail d’une ou d’un producteur local. Au niveau national, le groupe So.bio fait travailler environ 1100 collaborateurs et revendique un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros. Le chiffre d’affaires moyen d’un supermarché du réseau est de 1,6 million d’euros.
Matthias Hardoy
Sur les photos : Les producteurs travaillant avec l’enseigne So.bio dont Justin Tarlier-Doecke et ses boissons au Kamboucha ; le vin bio du chateau Boujac ; Carine Lopez du Bio dans l’assiette qui produit une gamme de farine, légumineuses, huiles et pâtes à Mirepoix ; le chocolat de Gouga Cacao (Foix) ; Marianne Dupuy, éleveuse bovine à Clermont ou encore Sébastien Derroisné, qui a monté il y a dix ans une brasserie artisanale à Verfeil, à l’est de Toulouse était présent pour la conférence de presse dans les locaux de So.bio Toulouse avec Pierre-Yves Fournet, directeur général de So.bio. Crédit : Rémy Gabalda-ToulÉco.
Notes
[1] Le kombucha est une boisson fermentée légèrement acide. Elle est préparée grâce à une culture symbiotique de bactéries et de levures que l’on plonge dans une solution sucrée à base de thé.
[2] So.Bio est davantage localisé dans la périphérie des villes, là ou Bio c’ Bon s’installe dans le centres-villes.