Nos autres médias ToulÉco | ToulEmploi | ToulÉco TV | ToulÉco Tarn

Sicaseli veut prendre en charge son avenir agricole

Spécial Assises Nationales du Développement Durable

Dominique Olivier est Directeur de la coopérative Sicaseli. Installée dans le Lot, elle mène une réflexion de fond sur le paysage alimentaire du futur. Entre circuit long et circuit court, elle veut maîtriser l’avenir agricole de son territoire.

- Quelle place prend le secteur agricole dans la question du Développement Durable ?

Elle est de plus en plus importante. La prise de conscience s’est faite dans les années 90, et aujourd’hui tout le monde se sent concerné. La grande question est : comment soutenir l’agriculteur dans la prise en charge de ses nouvelles fonctions qu’implique la prise en compte du développement durable ? Il doit aujourd’hui être gestionnaire de l’eau, gestionnaire de la qualité de l’air... L’agriculteur doit pouvoir être rémunéré pour ces responsabilités, c’est le seul moyen pour s’en sortir avec la conjoncture mondiale. Aujourd’hui Sicaseli compte 650 adhérents, mais en 2020, nous ne serons peut-être plus que 350 agriculteurs. Contrairement à d’autres coopératives en France, nous avons fait le choix de ne pas sortir du périmètre géographique sur lequel nous sommes installés depuis 30 ans. Nous voulons faire vivre ce territoire, le voir se développer. Nous avons un lien très fort avec ce lieu.

- On entend beaucoup ce slogan « Penser local pour un objectif global », quel sens a-t-il à vos yeux ?

En France on a tendance à être trop schématiques, c’est Penser global OU Local, alors que l’on peut associer les deux. Nous avons créé deux boucheries, ou les clients sont assurés de trouver de la viande de chez eux. Mais on ne peut maintenir un abattoir que si on jongle entre le circuit long et le circuit court. Sur les 2000 vaches nécessaires pour faire vivre cet abattoir, nous ne pouvons en consommer que 200 localement en circuit court. Les filières longues sont donc utiles pour maintenir de l’emploi en local. Nous avons Toulouse à conquérir, mais ça ne sera possible que si on est bon chez nous !

- De quels outils disposez-vous pour mener à bien cette conquête ?

Il nous faut conserver le maximum de valeur ajoutée de notre patrimoine. « On ne sait plus ce que l’on mange, et on ne sait plus pour qui on travaille. » Nous ne voulons pas de cet adage. Nous travaillons sur la question de la gouvernance alimentaire en relation avec l’Inra à Montpellier, nous co-finançons actuellement une thèse qui pose les bonnes questions : comment un territoire peut prendre en charge son avenir alimentaire ? Au Japon, 25% de la population se nourrit via des circuits courts, notamment par les coopératives de consommateur. C’est à nous de créer du lien pour que les gens s’emparent de ce patrimoine, qu’ils puissent exprimer leurs choix.

Propos recueillis par Virginie Mailles Viard

Sicaseli en chiffres

 650 adhérents
 120 salariés sur le territoire
 CA 2009/2010 : 15M€
 6 magasins / dépôts agricoles
- 2 boucheries des éleveurs
 1 atelier de fabrication d’aliment du bétail
- 4 filiales (matériaux, jardinerie, mécanique agricole, prestation de services agricoles)

 Une série de portraits réalisée en partenariat avec :

Réagir à cet article

Source : https://www.touleco-green.fr/Sicaseli-veut-prendre-en-charge-son-avenir-agricole