
« Fumer tue. Nous le savons. Je vous affirme aussi que la pollution de l’air tue. » Sans tomber dans l’effet d’annonce ni la provocation, et alors que Toulouse accueillait le 28 novembre les premières Rencontres internationales air-climat-santé, Sylvia Medina l’assure. L’épidémiologiste à l’Institut de veille sanitaire (IVS) appuie son propos de chiffres, citant l’Organisation mondiale de la santé. Selon cette dernière, la pollution atmosphérique en milieu urbain serait responsable de 1,3 million de décès dans le monde et de 42.000 morts prématurées en France. « Et les impacts sur la santé sont non négligeables en terme de maladies respiratoires et cardio-vasculaires. Mais comme les symptômes ne se voient pas, ce message a du mal à passer », ajoute-elle.
Pour autant, les causes de cette pollution atmosphérique sont clairement identifiées. Il s’agit des carburants automobiles et des chauffages notamment au gaz. L’OMS préconise une valeur standard des particules en suspension dans l’air de l’ordre de 10 microgrammes par mètre cube sans toutefois « permettre de protéger complètement chaque individu contre tous les effets indésirables possibles ».
« Il faut renverser la donne »
A Toulouse, la teneur moyenne en particules est supérieure à cette valeur, atteignant 17 microgrammes par mètre cube en moyenne. « Il est impératif d’encourager l’ensemble des acteurs et des citoyens à se protéger à travers une grande diversité d’actions », précise alors Sylvia Medina.
« Elus, balayez devant votre porte », lance Gilles Pipien. L’inspecteur général de l’environnement et du développement durable auprès du ministère de l’Ecologie avance quelques pistes qui ont fait leur preuve car, dit-il,« il faut renverser la donne ». Au Caire, par exemple, le parc des taxis roulant au diesel a été renouvelé. Barcelone s’efforce, elle, de ne plus faire rentrer les bateaux dans son port avec les moteurs, et privilégie les systèmes électriques pour les livraisons en centre-ville. En France, les bus urbains de Lille roulent au méthane.
Audrey Sommazi