Quand public et privé se retrouvent autour de la RSE

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La contribution des entreprises aux enjeux du développement durable trouve désormais un cadre, celui de la RSE. Mais la Responsabilité sociétale des entreprises concerne également les services publics qui se retrouvent sur un marché concurrentiel. Serge Clerens, président du club Dirigeants Durables Midi-Pyrénées, éclaire les enjeux qui attendent aujourd’hui les secteurs publics et privés. 


Que recouvre la Responsabilité sociétale des entreprises ?
La RSE est l’application du développement durable et de ses principes dans le monde économique de l’entreprise. Historiquement ce que l’on attendait des entreprises, c’était de créer de la richesse et de l’emploi. A l’heure actuelle on leur demande de participer au développement des territoires sur lesquelles elles sont implantées, de préserver l’environnement, de respecter et de promouvoir tous les principes de diversité, le dialogue social, de participer à la formation au travers de contrats en alternance. La RSE est une réponse à ce nouveau spectre d’attentes vis-à-vis des entreprises.

La RSE est-elle véritablement une nouvelle venue dans le paysage économique ?
Nous avons assisté à une montée en puissance progressive de ces concepts (respect de l’environnement, bien-être au travail, lutte contre les discrimination,…) dans les années 80-90, qui se sont ensuite rassemblés derrière les préceptes du développement durable. Puis ces grandes lignes ont trouvé leur traduction dans la RSE, et son référentiel qui est l’ISO 26000, publié en novembre 2010. Il y a eu de nombreuses étapes pour en arriver à ce référentiel international qui donne un cadre à l’ensemble.

Vous avez voulu voir, lors du dernier petit-déjeuner du club Dirigeants Durables Midi-Pyrénées, comment concilier économie de marché et service public. Pourquoi ?
Aujourd’hui, des secteurs qui constituaient le socle du service public comme le courrier, l’énergie ou les transports sont sous pression de l’Europe, et vivent des phases de libéralisation. Ils sont en évolution vers un contexte de concurrence. Nous voulons voir comment ces entreprises qui étaient détentrices de missions de service public se comportent dans le cadre de la libéralisation, et si elles intègrent la RSE en réponse ou en accompagnement de ces évolutions.

Quelles sont leurs mutations ?
Un des constats qui est fait par l’intervenante Corinne Delpuech, est qu’avec cette « mise à mal » des services publics, ces entreprises ont eu une propension à développer tous les principes de la RSE pour conserver leur identité et du sens à leurs métiers. On voit comment cette notion de service public dans le cadre de la libéralisation, de la mise en concurrence des activités, est remplacé dans certains domaines par les principes de la RSE.

Quels sont les atouts de la RSE dans ce passage du public au privé ?
Ils redonnent du sens à des entreprises et leurs personnels qui ont subi des pertes de repères dans un marché concurrentiel. Est-ce qu’il n’y a pas là un terreau pour continuer à faire vivre la philosophie du service public au travers des principes de la RSE, pour continuer à garder certaines valeurs ?


Que la RSE et la performance économique sont conciliables, c’est aussi le message que vous souhaitez faire passer ?
Oui, et que l’on veut promouvoir au sein du club Dirigeants Durables. Non seulement conciliables, mais liées. Il n’y aura pas de performance économique durable pour des entreprises qui n’intègrent pas ces préoccupations de RSE. Il y a de nouveaux secteurs d’activités qui se créent autour de la RSE et sur lesquels les entreprises peuvent s’appuyer pour se développer et/ou se différencier. De plus en plus d’appels d’offre intègrent des critères sociaux et environnementaux : les entreprises doivent montrer leur implication et leur excellence dans ce domaine, et comment elles ont intégré ces concepts dans leurs activités pour être compétitives.
Propos recueillis par Virginie Mailles Viard

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Source : https://www.touleco-green.fr/Quand-public-et-prive-se