Qualité de l’air : trois fois plus de pesticides dans la campagne lauragaise qu’à Auch

Partager cet article

Quel air respirons-nous en ville et à la campagne ? Une étude de l’Observatoire régional de l’air (Oramip) montre qu’il y a jusqu’à trois fois plus de pesticides (fongicides, herbicides et insecticides) à la campagne, dans le Lauragais, qu’en ville, à Auch.

Alors que la question de la pollution de l’air aux particules fines fait la une, celle de la pollution aux phytosanitaires - fongicides, herbicides et autres insecticides - émerge au sein des autorités de santé et de régulation au niveau national et régional. Et le bon air de la campagne en prend un coup, surtout au printemps.

Fort d’une campagne de mesures réalisée entre mars 2014 et mars 2015 sur deux sites - à Bélesta, un village du Lauragais en zone de grandes cultures et la ville d’ Auch dans le Gers -, l’Observatoire régional de l’air (Oramip) a observé une concentration dans l’air de produits phytosanitaires jusqu’à trois plus élevée dans le Lauragais qu’à Auch. Avec un pic au printemps et en début d’été. Selon l’Oramipp, « 36 prélèvements ont été menés à intervalle réguliers sur chaque zone. Les analyses ont portée sur 60 molécules, sélectionnées en fonction d’une liste nationale et en fonction des pratiques agricoles locales ». Neuf molécules différentes ont ainsi été détectées à Auch et quatorze dans le Lauragais. Parmis les molécules retrouvées sur les deux territoires se trouve le lindane, une substance active interdite d’utilisation en France depuis 1998 mais qui est encore présente dans les sols français.

Vers une nouvelle réglementation ?

Concernant l’interprétation de cette étude comparative, la prudence reste de mise. « La mission d’observation va se poursuivre et se préciser sur le territoire du Lot via une convention signée avec l’Agence régionale de santé qui permettra de compléter les études précédemment menées, en déployant le dispositif de mesure et d’étude sur le territoire lotois avec Cahors, Figeac, et la vallée de la Dordogne », précise l’Oramip.

Au niveau national, l’ensemble des données de ce type récoltées sur les territoires alimente une base de donnée construite en partenariat avec l’Anses [1]. A plus long terme, ces analyses pourront contribuer à la définition de valeurs réglementaires pour la surveillance des phytosanitaires dans l’air ambiant. Un sujet hautement sensible pour le milieu agricole.
Aurélie de Varax

Sur la photo : un dispositif de prélèvement - sur le territoire d’Auch - utilisé notamment pour les phytosanitaires. Photo Oramip.

Notes

[1l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

Réagir à cet article

Source : https://www.touleco-green.fr/Qualite-de-l-air-trois-fois-plus-de-pesticides-dans-la-campagne,19054