Nos autres médias ToulÉco | ToulEmploi | ToulÉco TV | ToulÉco Tarn

Pourquoi se développer en Scop ?

En replaçant l’Homme au centre de l’entreprise sans renoncer aux impératifs de rentabilité, les sociétés coopératives et participatives font chaque jour la démonstration d’un modèle économique durable dans tous les sens du terme. En Midi-Pyrénées, 141 sociétés ont fait non sans raisons, le choix de la Scop.

Leur histoire a commencé en 1896 avec la naissance de la Verrerie d’Albi, première coopérative ouvrière de France et continue de s’écrire en 2011, notamment avec l’entreprise gersoise Ethiquable, l’une des principales marques de commerce équitable dans l’Hexagone. En plein essor, les sociétés coopératives et participatives qui sont au nombre de 1.925 sur tout le territoire et qui emploient quelque 40.000 salariés, ont vu leur chiffre d’affaires doubler en dix ans pour atteindre 3,8 milliards d’euros en 2009. Elles sont au quotidien la preuve qu’un modèle économique conciliant l’impératif de rentabilité, la gouvernance démocratique et la finalité humaine est parfaitement viable.

En Midi-Pyrénées, on dénombre actuellement 140 Scop et 11 Sociétés coopérative d’intérêt collectif – celles-ci permettent d’associer autour du même projet de multiples acteurs, salariés bien sûr mais aussi usagers, collectivités publiques, associations… Au total, le
modèle coopératif réunit dans la région 2.500 salariés dont 1.400 en Haute-Garonne. Ce département compte 75 Scop et SCIC, suivi par le Tarn (17), l’Ariège (14), l’Aveyron (12), les Hautes-Pyrénées (8), le Tarn-et-Garonne (7), le Gers (5) et le Lot (4). En 2010, ces différentes
structures ont réalisé un chiffre d’affaires global de 210 millions d’euros
(hors filiales) contre 208 millions d’euros en 2009.

Des cotisations en hausse de14% en Midi-Pyrénées

« En 2010, nous avons constaté un important changement : 61% des créations se sont faites par la voie de la transmission aux salariés sous forme de Scop. Pour le cédant, ce schéma assure la continuité de l’être moral existant. Pour les salariés, c’est une garantie du maintien de l’emploi puisque l’entreprise ne peut pas être vendue à un tiers ni délocalisée », explique Patrick Pradel, directeur général de l’Union régionale des Scop Midi-Pyrénées. Cinquième pour le nombre de Scop sur les treize que regroupe le mouvement coopératif en France, la région a décroché la première place en 2010 pour ses cotisations,
en progression de 14% – fixées à 3 pour mille du chiffre d’affaires,
elles abondent les outils financiers mis à la disposition des différentes Scop en France. « C’est la preuve que les entreprises de Midi-Pyrénées ont tendance à mieux se développer et sont globalement en meilleure santé », souligne Patrick Pradel. Ce que confirme l’entreprise toulousaine Scopelec, spécialisée
dans les réseaux et télécommunications - 1.500 salariés et 150 millions
d’euros de chiffre d’affaires - qui a racheté en 2010 les sociétés Setelen et GMS/OSN Sud avec le soutien de la Caisse des dépôts et consignations.

« Pas de spéculation sur le capital »

C’est aussi sous la forme d’une coopérative que s’est créée en 2003 à Fleurance, Ethiquable. Présente dans 4.000 grandes surfaces et magasins spécialisés, la marque de produits issus du commerce équitable développe quelque 120 produits avec 48 partenaires de 26
pays du Sud. Pour Rémi Roux, l’un de ses trois fondateurs, la Scop et le commerce équitable relèvent de la même logique. « Par ses statuts, la Scop remet l’homme et le travail au centre des valeurs et empêche toute spéculation sur le capital ». Au sein de l’entreprise qui réalise 14 millions de chiffre d’affaires et compte 65 salariés dont 55% détiennent
75% du capital, plus de 50% des bénéfices sont mis en réserve. De quoi « tenir le coup » face à la crise. Agréée entreprise solidaire, Ethiquable a également fait le choix d’encadrer la rémunération de ses salariés selon un coefficient multiplicateur de 3,2% entre le salaire le plus bas (1.450 euros) et le plus élevé (4.600 euros). Devant tous
ces exemples, on comprend mal pourquoi les Scop ne se sont développées davantage.

« Le mouvement coopératif a été traversé par des courants politiques et les Scop restent souvent assimilées à un statut collectiviste, très gauchiste, explique Patrick Pradel en pointant également un manque de communication. Mais les Scop, c’est avant tout un statut pour des entreprises qui cherchent comme les autres à maximiser leurs profits.
Ce qui les distingue, c’est l’usage qui est fait des bénéfices. Ils profitent en majorité aux salariés et à l’entreprise et non aux actionnaires ».
Johanna Decorse

Crédits photo : DR.

Réagir à cet article

Source : https://www.touleco-green.fr/Pourquoi-se-developper-en-Scop