Denis Briscadieu, pourquoi ce projet de cluster autour du vélo en Occitanie ?
Denis Briscadieu : le projet Vélo Vallée a trois ambitions majeures. La première est de fédérer les compétences des opérateurs du vélo et leur permettre de se développer dans un environnement régional. Les réunions organisées nous ont permis par exemple de savoir que la région comptait trois producteurs de roues et trois de vélos électriques et plusieurs acteurs qui proposent des applications numériques complémentaires, ce que les opérateurs ne savaient pas. Second objectif : nous voulons donner une notoriété internationale à la Vélo Vallée et à ses adhérents. Enfin, nous voulons faire de l’Occitanie une des premières destinations vélo au monde. Un cycliste est prêt à traverses le monde pour aller sur des sites mythiques. Or en Occitanie, nous avons la chance d’avoir les Pyrénnées, la Catalogne, la Gascogne avec les vallons du Gers, les Cévennes, le littoral méditerranéen...
Un des enjeux majeurs est donc le développement du cyclotourisme ?
Le spectre de l’usage du vélo est très large et nous prendrons en compte l’ensemble. Il y a à la fois la compétition très haut de gamme, le cyclotourisme, le cyclo-camping, les vélos électriques pour les trajets domicile-travail etc. Dans cet ensemble, il faut que les entreprises qui produisent des biens ou services puissent se développer et aussi attirer des compétences en région, organiser des événements, et pourquoi pas, partager des locaux et des personnels. J’ai soumis à Ad’occ il y a deux ans l’idée d’organiser des rencontres de tous les opérateurs de la région pour réfléchir à une mission commune et identifier les besoins des uns et des autres en Occitanie. Trois réunions de travail ont été organisées et les opérateurs ont identifié des besoins assez larges pour compléter leurs savoir-faire et leur métier. Nous avons créé l’association et fait travailler 60 étudiants de master de TSN Toulouse pendant cinq mois pour co-construire notre projet de cluster.
Comment allez-vous fonctionner ?
Nous avons construit six collèges correspondant à des métiers très différents. Ils feront des propositions au conseil d’administration. Le premier c’est l’industrie : l’essentiel des productions mondiales viennent d’Asie aujourd’hui mais on fabrique certains composants en Occitanie. Le second collège est la distribution avec les grossistes et magasins en incluant la vente d’accessoires et d’équipements. Le troisième secteur, ce sont tous les services : les agences de communication ou d’événementiel, les centres de formations. Le quatrième collège est l’activité touristique qui réunit les offices de touristes communaux, départementaux et régionaux ainsi que des tour opérateurs dédié à la clientèle étrangères qui souhaitent pédaler en Occitanie. Nous avons ensuite un collège numérique pour les applications dédiées au vélo, le coaching, le suivi d’entrainement des coureurs etc. Le dernier collège, celui du sport, réunit des organisateurs de grande épreuve comme le Tour d’Occitanie et des sportifs de haut niveau en reconversion. Hors magasins de vélo, nous comptons 50 entreprises listées en Occitanie dont trente ont déjà adhéré.
Et quid des finances ?
Pendant les deux premières années, il faudra que le bureau s’active car notre budget sera humble (cottisations des adhérents et une subvention régionale) et il faudra proposer et recruter de nouveaux adhérents. Si nous parvenons ensuite à recruter un permanent, nous aurons la possibilité de commercialiser davantage de services. Et d’avoir plus d’outils numériques à proposer, un trader en Asie, des activités événementielles communes… Il y aura des étapes clé mais c’est lancé ! Et c’est le premier cluster du vélo en France.
Propos recueillis par A.deV.
Photo DR.
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