Si les chaudières biomasses ont le vent en poupe chez les particuliers comme les professionnels, il y a de l’eau dans le gaz sur la maintenance. Une opportunité qui n’a pas échappé à Jacques Hardy, le fondateur de Nouvène, entreprise spécialisée dans la pose d’équipements d’énergies renouvelables (poêles et chaudières à granulés, pompes à chaleur…). Cet ancien de la marine marchande qui a passé vingt ans dans l’exploitation d’unités de valorisation énergétique au sein des groupes Veolia et Suez, a créé Nouvène en mars dernier. Avec un but : devenir l’expert de la maintenance des chaudières industrielles biomasse.
La société a donc fait l’acquisition en juin d’une centrale d’aspiration d’une puissance de 20KW embarquée dans un camion et vient de réaliser avec succès, à Montélimar, le premier ramonage d’une chaudière biomasse (rafles de maïs) d’une puissance de 8MW pour le fabriquant Compte.r. Une première référence qui permet à l’entreprise de partir à l’assaut du marché des constructeurs de chaudières biomasse et des exploitants. « Les fournisseurs nous appellent »les centraliens« . Nous sommes actuellement trois en Bretagne, un sur Bordeaux, un en Aveyron et deux dans le Lot, » raconte Jacques Hardy. Mais aucun de ses pairs n’a osé, à ce jour, miser sur le marché industriel.
Cap sur 5 nouvelles machines et 5 emplois à 3 ans
Actuellement le nettoyage des tubes bouchés par les fumées, sachant qu’une chaudière biomasse comprend entre 200 et 500 tubes de 4 à 6 mètres, peut être réalisé par sablage ou chimiquement. Une maintenance peu optimum, selon Jacques Hardy, car « ces deux méthodes nécessitent une mise en œuvre au moins deux fois plus longue qu’une centrale d’aspiration, difficile, pas toujours efficace et qui fragilise dans le temps la pérennité des équipements ».
Embarquée dans un camion, la centrale d’aspiration repose sur un moteur thermique qui entraine un aspirateur extrêmement puissant et un compresseur d’air qui permet d’adapter des outils de précision au diamètre des tuyaux à nettoyer.« L’avantage réside dans le pouvoir d’aspiration et la précision du nettoyage des tubes, » explique Jacques Hardy. Nouvène compte à ce jour deux salariés et mise sur 200.000 euros de chiffre d’affaires et la réalisation de dix opérations en 2015. D’ici trois ans, l’entreprise vise l’acquisition de quatre ou cinq centrales d’aspiration et la création de cinq emplois.
Aurélie de Varax
Sur la photo : Jacques Hardy, fondateur et gérant de Nouvène. Photo Hélène Ressayres.