Durant une semaine, scientifiques et représentants des 195 états membres du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) se sont réunis à Berlin pour conclure les travaux du troisième groupe de travail en charge de l’atténuation des changements climatiques. Le constat dressé et rendu public le 13 avril, est sans appel.
Au rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre (GES), la température moyenne terrestre devrait s’envoler de 3,7 à 4,8°C d’ici la fin du siècle. Les causes de cette hausse sont évoquées avec prudence dans le rapport : « globalement, la croissance économique et démographique continuent d’être à l’origine de la part la plus importante de la hausse des émissions liées à la combustion des énergies fossiles ». Précision de taille tout de même : la croissance démographique joue un rôle stable depuis 1970, alors que l’impact climatique de la croissance économique « s’est fortement accru ».
Pour limiter à 2°C la hausse des températures (engagement pris à Copenhague en 2009), il faudrait réduire drastiquement les émissions de GES : de 40 à 70% d’ici 2050 alors qu’elles ont augmenté d’un tiers entre 2000 et 2010. Les scénarios visant 450 parties par millions (ppm) CO2eq imposent « des réductions substantielles des émissions humaines de GES d’ici la moitié du siècle au travers de changements à grande échelle des systèmes énergétiques et potentiellement de l’usage des sols ». Si le rapport indique que cela reste possible, les auteurs chargés de le présenter au public sont très sceptiques. Et pessimistes quant aux négociations onusiennes organisées à Paris en 2015 en vue d’un accord global de lutte contre les changements climatiques.