Il est une sorte de « Robin des toits » en Midi-Pyrénées. Fervent défenseur de la cause des tiers-lieux, ces espaces alternatifs au travail en entreprise ou à domicile, Dominique Valentin le fondateur de la franchise « Relais d’Entreprises », a convaincu Brigitte Barèges maire de Montauban, d’en ouvrir un dans sa ville.
Au sein de la pépinière d’entreprises Albasud, un espace de 20m2 calme et convivial est à disposition des travailleurs « nomades » et des collaborateurs qui habitent loin de leur lieu de travail. « Le positionnement est similaire à ce qu’on a dans l’hôtellerie avec les Etap’hôtel. Pas d’accueil, rien de superflu, juste l’infrastructure nécessaire et un système de réservation sur le web avec un code-clé pour ouvrir. » Un modèle qui a déjà fait ses preuves à Rieux-Volvestre au Sud de Toulouse avec 80% d’utilisation et qui répond à quatre défis pour les collaborateurs domiciliés loin de leur entreprise : le stress et la perte de temps générés par les embouteillages ainsi que le coût financier et écologique de l’usage de la voiture.
Une solution efficace et écologique
Pour se loger, les primo-accédants sont souvent obligés d’acheter à plus de 40 km de Toulouse. D’où les engorgements pendulaires sur les voies d’accès à Toulouse et ses parcs d’activités. Selon Dominique Valentin, « c’est plus de 20 000 personnes qui mettent de 40 à 60 minutes pour accéder à leur lieu de travail sur l’axe de l’A 64 en provenance du Sud ». Ils récoltent en prime mensuelle pour un trajet domicile-travail de 50 km : 1000 euros de budget carburant et usure de la voiture, la fatigue accumulée par 60 heures passées en voiture et 500 kg eq CO2 rejetés dans l’atmosphère. Comme « les kilomètres en voiture économisés sont ceux que l’on ne consomme pas », la solution du tiers-lieu apparait comme une aubaine. Surtout que la législation va dans ce sens depuis avril 2012. « La pratique du télétravail est à présent encadrée par la loi Warsmann. De nombreuses entreprises petites ou grandes l’autorisent à raison de 2 à 3 jours par semaine » rappelle Dominique Valentin. « Parce que les tiers lieux existent, on s’affranchit peu à peu de la suspicion et des contraintes de savoir un salarié à domicile. » Reste que dans les faits la France est encore très en retard avec ses 10% de télétravailleurs quand on en compte 30% au Bénélux.
Midi-Pyrénées fait de la résistance
« En France, nous avons une culture de la pointeuse ». Et Midi-Pyrénées ne se démarque pas. Alors que la région Aquitaine a mobilisé 3 millions d’euros en faveur des tiers-lieux, Midi-Pyrénées vient tout juste de lancer une étude. « J’ai l’impression que c’est moi qui fait le travail de sensibilisation des collectivités locales » déplore Dominique Valentin qui traite actuellement avec une dizaine de municipalités autour de Toulouse. Côté entreprises, Airbus a lancé une expérimentation mais limitée à 50 collaborateurs. Et pourtant le développement des tiers-lieux pourrait servir la cause du rééquilibrage des territoires.
Aurélie de Varax
Sur la photo : Engorgements pendulaires sur les voies d’accès à Toulouse. Photo Relais d’Entreprises.