
Abonnée à une Amap, Nathalie Bottan en a éprouvé les limites quand elle a souhaité élargir sa tendance locavore : « Pour trouver de la viande, des œufs ou du lait, il n’y avait aucune autre alternative sur Toulouse que de faire le tour des marchés de producteurs le week-end ». C’est là qu’elle songe alors à créer une structure qui permettrait d’étendre à tous les domaines de la consommation alimentaire l’idée de la livraison à domicile ou sur le lieu de travail de colis composés à partir de la production agricole locale.
L’outil web s’impose pour imaginer ce magasin virtuel visant spécifiquement les familles urbaines de l’agglomération toulousaine. Là, tout ce qui est produit par les éleveurs et maraîchers du territoire est à portée de clic : « Mon panier de campagne se fournit essentiellement dans un rayon de 50 kilomètres autour de Toulouse. Il n’est que la truite des Pyrénées qui vienne de loin, elle est élevée à Lourdes » précise la jeune femme. Lancé en avril 2010, au bout d’un an de travaux, le site rencontre rapidement son chaland si bien que Mon panier de campagne se dote d’un dépôt avenue de Fronton pour réceptionner et stocker les produits et réaliser les paniers. Le fonctionnement veut que les commandes soient enregistrées jusqu’au mardi pour une livraison les jeudis et vendredis à Toulouse et sa première couronne.
Participer à la diversification des cultures
Le succès est tel que la gamme de produits s’étoffe, des légumes, à la viande, aux laitages, aux huiles et autres farines, et qu’aujourd’hui Nathalie Bottan préconise à ses fournisseurs certaines cultures : « L’an dernier, j’ai demandé à un maraîcher de tenter quelques rangs de panais. Comme ça a bien marché sur le site, l’expérience a été renouvelée. » De fait, mon panier de campagne prend une autre envergure, il ne répond plus exclusivement aux besoins de quelques urbains mais élabore avec les producteurs la diversification de leur culture en leur garantissant des débouchés. Une dynamique appréciée aussi de ce côté de la filière puisqu’elle tend à revaloriser le savoir et les envies des agriculteurs. Au point que Nathalie Bottan espère que des jeunes seront tentés par l’expérience de l’exploitation maraîchère ou de l’élevage où la population est vieillissante et les reprises d’activité peu nombreuses.
Avec une centaine de fournisseurs, dont 20 récurrents car certains sont dépendants de la saisonnalité de leur production, 70 paniers livrés chaque semaine et 180.000 euros de chiffre d’affaires, mon panier de campagne a aussi pu créer un emploi : « Derrière cette structure, il y a des emplois que je peux aider à maintenir dans le domaine agricole sur notre territoire, et la création d’un poste en plus du mien dont je suis très fière ! » s’enthousiasme Nathalie Bottan.
Nathalie Malaterre
Sur la photo : Nathalie Bottan, créatrice de Mon panier de campagne. Crédits : Hélène Ressayres - ToulÉco