À la veille de l’ouverture du salon de l’agriculture à Paris, la Confédération paysanne a dévoilé vendredi 20 février une carte de France des « fermes-usines », dénonçant « une industrialisation de l’agriculture ». Sur les 29 projets pointés du doigt, trois sont situés dans la région Midi-Pyrénées : deux exploitations élevant 725.000 poulets par an dans le Gers et une ferme de 120.000 agneaux dans l’Aveyron.
Dans le Gers, c’est le groupe Vivadour qui a installé fin 2013 deux gigantesques exploitations produisant des poulets, l’une au nord du département à Lannepax, la seconde plus au sud à Saint-Élix-Theux. Deux entreprises agricoles dénoncées par le collectif « Bien vivre dans le Gers » qui regroupe 17 associations locales. Parmi leurs griefs : les 36 poulets au m2 dopés aux antibiotiques vendus pratiquement au même prix à la découpe que les poulets fermiers, et les forts épandages de fumier.
Le cas de la fermes des 120.000 agneaux à Rullac-Saint-Cirq dans l’Aveyron, est plus ambigu. Elle compte aujourd’hui onze bergeries de 50 mètres sur 15 mètres pour plus de 100.000 agneaux par an. Achetés aux éleveurs de brebis de l’AOP Rocquefort, ils sont engraissés en grande concentration quatre mois avec le lot de questions sanitaires que cela pose, puis revendus aux grandes surfaces. Or la ferme vient d’ouvrir en janvier une unité de méthanisation pour traiter ses fumiers, subventionnée à hauteur de 230.000 euros par la région Midi-Pyrénées.
De quoi alimenter les débats actuels autour de l’élevage industriel et ses limites sanitaires ainsi qu’autour du développement de la méthanisation dans les grandes exploitations au détriment des petites structures collectives.