Avec seulement une soixantaine d’exposants, alors que le salon pouvait compter sur une centaine, la 1ère édition du salon « Avenir Bois » qui se déroulait au parc des Expositions de Toulouse du 29 février au 2 mars 2012 a été à l’image d’une filière qui fonctionne au ralenti.
Si la santé d’une industrie se mesurait uniquement à l’aune des chiffres, la filière bois en Midi-Pyrénées se porterait comme un charme. Mais bien qu’elle soit classée 3ème secteur économique de la région, qu’elle compte 22 000 emplois, la filière s’est asséchée ces dix dernières années.
Les papeteries ont fermé, les unes après les autres, et les entreprises ne jouent plus le circuit court, loin s’en faut. Les entrepreneurs vont chercher le bois en Allemagne, ou en Scandinavie. Pour Marc Rivière, président de Midi-Pyrénées Bois, et dirigeant de Charpente Rivière, le nœud du problème se situe dans le manque cruel d’usines de transformations. " Nous avons ici de petites entreprises, alors qu’en Allemagne ce sont de gros groupes qui gèrent des usines entièrement automatisées. Nous sommes coincés, obligés d’acheter notre bois à l’étranger, la différence de coût va du simple au double. "
Pourtant, avec 30% de son territoire occupé par les forêts, la région a de quoi satisfaire les professionnels et nourrir des usines de transformation. L’essor de la construction bois, revigorée par les exigences du Grenelle et la déferlante du développement durable, la variété de nos essences - Douglas, sapins, peupliers, chênes, hêtres - pourraient dessiner une éclaircie flamboyante pour la filière.
"Oui, affirme Marc Rivière, nous avons de la matière première, mais pas les infrastructures et le savoir-faire pour le valoriser." Le comble du ridicule est atteint quand l’on apprend que le bois que l’Allemagne nous vend, vient de nos forêts. Un goût amer de pays sous-développé, qui mériterait une attention soutenue de la part des pouvoirs publics. " La transformation du bois est quelque chose de complexe, qui nécessite des machines performantes. Il faudrait peut être 2 millions d’euros pour monter ces usines et outiller la filière. Aujourd’hui ce sont 50% des usines qui ont fermé et ça ne va pas s’arrêter là, il faut que nous reprenions en main la filière. voilà dix ans que nous aurions dû investir, le marché est énorme, mais pour l’instant ce n’est pas nous qui en profitons."
Là encore, et sans aller chercher Outre-Rhin, l’agence qui a su rebondir sur l’éco-construction et la maison bois en Midi-Pyrénées est... bretonne. Ou quand le proverbe "Scier la branche sur laquelle on est assis" prend tout son sens.
Virginie Mailles Viard