Toulouse Métropole. La suspension de l’interdiction des véhicules Crit’air 3 au cœur des débats

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L’événement majeur du dernier conseil de métropole de Toulouse, par ailleurs marqué par les prises de paroles sur le conflit israélo-palestinien, a été le vote sur la suspension de l’interdiction des véhicules Crit’air 3 au 1er janvier 2024.

Ils ne pouvaient pas l’éluder. Avant de revenir débattre de l’actualité métropolitaine, les représentants de chaque groupe politique ont évoqué l’attaque terroriste du Hamas en Israël du week-end dernier qui a abouti en une aggravation du conflit israélo-palestinien. Le sujet a été abordé avec plus de calme qu’à l’échelle nationale. Une minute de silence a été observée par les membres de l’assemblée pour honorer les victimes civiles tuées depuis samedi.

Jean-Luc Moudenc, le président de Toulouse Métropole, est ensuite revenu sur le terrain politique national en déplorant la baisse des dotations de l’État. « Ces dotations ne sont pas des cadeaux mais des compensations dues à la suppression par l’État de dispositifs fiscaux qui nous étaient dédiés », rappelle le maire de Toulouse. « L’autonomie des collectivités ne cesse d’être rognée », déplore le président de Métropole.

Un assouplissement qui ne fait pas consensus

Place ensuite à deux heures de débats consacrées à la politique environnementale de la métropole toulousaine avec comme sujet central, le vote sur la suspension de l’interdiction des véhicules Crit’air 3 au 1er janvier 2024. « Sur les cinq dernières années, les seuils réglementaires de pollution au dioxyde d’azote n’ont pas été dépassés depuis trois années. Nous respirons mieux dans la métropole, nous allons donc assouplir le calendrier d’application de notre zone à faible émission (ZFE) », explique le vice-président de Toulouse Métropole en charge de l’Écologie, du développement durable et de la transition énergétique. L’interdiction de circulation de stationnement des véhicules classés Crit’Air 5 et Crit’Air 4 est maintenue.

Certains élus ont déploré cet assouplissement. « Le seuil de pollution à Toulouse reste supérieur à celui recommandé pour la santé par l’OMS. En renonçant à agir véritablement pour la qualité de l’air, on abandonne les personnes les plus exposées, souvent les plus précaires », regrette Thomas Karmann, élu du groupe Métropole Écologiste, citoyenne et solidaire.

Le premier groupe de gauche, Métropole solidaire, écologique et démocratique, celui de la vice-présidente socialiste Karine Traval-Michelet, estime lui « qu’il faut aller plus loin sur les aides octroyées aux plus modestes en attendant la future réintégration de ces véhicules dans la ZFE. Cette suspension ne doit en effet pas stopper le renouvellement des véhicules anciens afin d’améliorer la qualité de l’air. » La métropole n’a pas annoncé de nouveaux dispositifs d’aides mais elle a assuré « du maintien des mesures incitatives existantes pour l’achat de véhicules Crit’air 0 à 2 pour les particuliers et les professionnels, même pour les propriétaires de voitures Crit’air 3 malgré les évolutions des restrictions ».
Matthias Hardoy

Sur la photo : Les ZFE fonctionnent grâce à la mise en place de vignettes Crit’Air, qui classent les véhicules en fonction de leur degré de pollution.
Crédit : Hélène Ressayres – ToulÉco.

1 Message

  • Adrien R le 18 octobre 2023 14:50

    Cette affaire est une gabegie.

    Les véhicules entretenus (vidanges faites dans les temps, bougies changées, etc) correctement et dans les règles, datant des années 2000, ne polluent pas, lors des passages au contrôle technique.

    Pour exemplee, j’ai une Citroën C3 de 2004, moteur 4 cylindres essence SP95, qui passe haut la main, ses contrôles techniques et anti-pollution. De plus, ça consommation mixte ne dépasse pas les 6 litres au 100. Sur une nationale à 80 ou 90 km/h, je consomme 4 à 5 litres au 100, selon le dénivelé. Soit l’équivalent d’une voiture récente en Full Hybrid !

    Le prix des constructeurs ne cessent d’augmenter, chaque trimestres (exemple et information donnée par Toyota) mais les revenus de la majorité des toulousains, n’augmentent pas. Sans parler du prix de l’essence injustifié en France, supérieur aux prix constatés en Espagne par exemple, qui lui, ne baissent toujours pas de manière significative et pèse lourdement sur les budgets des foyers. Il en va de même avec l’agro alimentaire, qui ne veut toujours pas réduire ses marges. Un kilo de riz basmati dans l’enseigne ALDI, à vu son prix doubler en une année !

    Tout cela cumulé, n’incite pas et ne permet pas à la majorité des toulousains et métropolitaine, voire des français tout bonnement, à changer de véhicule, pour du Full Hybrid ou rechargeable. Sans compter le fait que, nombreux lieu d’habitations (appartements, immeubles résidentiels) n’offrent nullement de bornes de recharges pour les détenteurs de véhicules hybrides rechargeables et électrifiés à 100%.

    Les aides et les conditions des aides, qu’elles émanent de l’État, des régions, des départements ou des communautés locales, ne sont pas bien pensées et suffisantes. Elles exclues d’entrée, bon nombre de citoyens, qui se retrouvent non éligibles à ses aides et en même temps, sans moyens financiers pour financer l’achat d’un véhicule Crit’Air 0, 1 et 2.

    Il faut tout revoir, beaucoup de décideurs ne touchent pas terre et sont bien loin des réalités de la population et ce qu’elle doit supporter.

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Source : https://www.touleco-green.fr/Metropole,39555