« Beaucoup de gens pensent que les végétaliens ne mangent que de la salade », constate en souriant Céline Casbonne, la responsable du Cri de la carotte, la première épicerie vegan de Toulouse. Une caricature aussitôt démentie par les étalages de sa boutique plutôt bien achalandés.« Les produits les plus courus sont la mayonnaise et la chantilly », précise-t-elle. Le nom du magasin est un clin d’oeil pour les initiés qui entendent souvent les omnivores plaisanter sur le cri de la carotte quand on l’arrache de la terre quand ils évoquent leurs préférences alimentaires.
Pourtant être vegan ne se résume pas à un régime alimentaire, il s’agit d’un véritable mode de vie qui diffère du végétarisme ou du végétalisme par son implication. « Nous refusons l’exploitation animale et nous ne consommons pas de produits qui en sont issus. Mais au delà de ça, nous ne portons pas de laine ou de cuir, ou nous n’allons pas dans les delphinarium pour prendre quelques exemples frappants », indique Céline Casbonne. Le Cri de la carotte ne propose d’ailleurs pas uniquement de l’alimentation mais aussi des cosmétiques non testés sur les animaux, des produits d’hygiène, des compléments alimentaires et même de la nourriture pour animaux. « Nous souhaitons d’ailleurs être aussi un lieu d’échange et de militantisme. Nous mettons à la disposition de notre clientèle des tracts et des revues. »
Quelques références régionales dans les rayons
Le choix de la boutique s’est imposé pour Céline Casbonne, car il n’existe que très peu d’offres pour les végétaliens, contraints d’éplucher les étiquettes même dans les magasins bios. « Le seul autre magasin vegan se trouve à Paris. La seule alternative ce sont les achats sur le web, ce qui n’est pas super pour l’alimentation. De plus, Toulouse compte une communauté vegan active avec beaucoup de militants et d’associations, ce qui rendait notre implantation ici d’autant plus logique. »
Les fournisseurs du Cri de la carotte n’ont pas été forcément aisés à dénicher, et se trouvent majoritairement en Allemagne, en Suisse, en Angleterre et en Italie. « Mais nous avons quand même réussi à identifier quelques fournisseurs locaux. Nous travaillons notamment avec un producteur gersois de tofu, et notre seitan vient du Tarn. » L’accueil de la clientèle ayant été plutôt positif, Cécile Casbonne envisage déjà de trouver des locaux plus grands, même si la situation de l’épicerie sur le trajet du tramway et non loin du centre-ville lui semble favorable. « A court terme, nous allons élargir notre gamme aux vins, et nous allons nous doter d’un site web vitrine, non de vente. »
Agnès Frémiot
Légende photo : Céline Casbonne, la responsable du Cri de la carotte. Crédit photo : DR
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