Ça commence par un calcul rapide : « À 69 centimes d’euros le litre de superéthanol E85 - jusqu’à 40 centimes dans le nord - notre boîtier fait économiser trente-cinq euros à chaque remplissage d’un réservoir de cinquante litres. L’amortissement prend un an et demi », assure Alexis Landrieu, fondateur de Biomotors. En 2015, ce Montpelliérain conjuguant « passion de l’automobile et fibre environnementale » a breveté un boîtier électronique , placé entre les injecteurs et l’ordinateur de bord, pour convertir au superéthanol E85 des voitures à essence de motorisation récente. « Nous sommes le seul fabricant possédant un brevet pour les véhicules à injection directe. » Un forfait, autour de 1 000 euros, comprend le matériel, l’installation d’une demi-journée en atelier, la modification de la carte grise et une garantie de trois ans.
L’année 2018 sera décisive. Si Biomotors a équipé jusqu’ici 6.000 véhicules, une réglementation publiée au Journal Officiel le 15 décembre 2017 fixe les règles, le cahier des charges des produits et des agréments. « L’arrêté donne une reconnaissance au métier et évitera de trouver sur le marché des boîtiers ‘vides’ à cent euros ! » Les kits Biomotors sont en test chez le certificateur national. « L’Utac ne s’engage pas sur des délais, mais les premiers numéros d’agrément devraient tomber en avril », estime Alexis Landrieu. L’homologation coûtera 25.000 euros pour chacune des huit classes de véhicules.
1000 garages partenaires d’ici fin 2018
Biomotors a tout préparé pour accélérer. Installée depuis novembre 2017 à Vendargues, l’entreprise réunit en ce moment un financement de 1,4 million d’euros, grâce à l’ouverture de capital à un fonds innovant et aux business angels de Méliès, puis à un prêt Bpifrance. Sa notoriété a été boostée par le passage récent dans Turbo de M6.
Biomotors organise toutes les semaines une session de formation de garagistes et vise mille garages partenaires fin 2018. Il veut aussi toucher la clientèle professionnelle (la TVA sur l’E85 est déductible à 80 % pour les entreprises), les loueurs (quatre véhicules neufs sur dix sont en leasing), les taxis et même les constructeurs. Pour mettre en œuvre la croissance, l’effectif doit passer de six à dix-huit salariés fin 2018. « En janvier, se réjouit Alexis Landrieu, nous avons déjà fait le chiffre de l’année 2017. Biomotors vise un chiffre d’affaires de 900.000 euros en 2018.
Sylvie Brouillet
Photo DR.
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