Les stations N’Py [1], c’est 50% de l’activité hivernale dans les Pyrénées. Au-delà de l’exploitation commerciale des dix domaines pyrénéens, N’Py travaille collectivement pour monter en compétences et mieux maîtriser ses coûts.
Après avoir été pionnière dans sa politique de qualité, de respect de l’environnement et de sécurité (certifications ISO 9001, ISO 14001 et OHSAS 18001), l’organisation est engagée dans une démarche d’amélioration de la performance énergétique, via l’ISO 50001. Avec le soutien des Ademe et des Conseils Régionaux d’Aquitaine et de Midi-Pyrénées. La certification est attendue pour fin 2014. Une première en France pour un domaine skiable, et sans doute au monde.
L’enjeu de la maîtrise de l’énergie
« Le poste énergie est notre second poste de charge et le prix de l’énergie va augmenter. », explique Patrice Lacosta, responsable qualité. « Il y a donc pour nous un enjeu économique et un enjeu environnemental pour diminuer aussi notre bilan carbone ». À la demande de l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM), plusieurs stations ont fait leur bilan carbone. Sans surprise, la majorité des émissions de Gaz à effet de serre sont concentrées dans le transport de personnes (57%) et les usages énergétiques des bâtiments (27%). « Notre part à nous, à l’NPY, ce sont les 16% restant. »
Première étape vers l’ISO, un diagnostic a été réalisé par le bureau d’étude Lavola afin de dresser un état des lieux des consommations énergétiques dans chaque station. Le verdict ? Les stations N’PY ont consommé 33 GWh/an soit l’équivalent de la consommation énergétique de la région Midi-Pyrénées pendant 4 heures. 36% de cette consommation est dûe aux véhicules et surtout aux dameuses, 28% aux remontées mécaniques, 18% à la neige de culture et 14% aux bâtiments. Avec des disparités selon les stations car « la neige naturelle ne tombe pas de façon équitable sur l’ensemble du massif », souligne Patrice Lacosta. A Peyragudes, 50% de la neige est produite.
Piloter l’amélioration continue
Seconde étape qui sera peaufinée pendant la saison : le poste de pilotage pour maîtriser les dépenses d’énergie. Et tout passe par la définition des indicateurs de performance énergétique et l’organisation des remontées de mesures. Des compteurs ont été ajoutés dans certaines stations et les personnels sensibilisés et formés. « Pour effectuer les choix d’actions et d’investissements prioritaires, il faut d’abord voir quelles sont les dépenses, secteur par secteur. » explique Patrice Lacosta. N’Py compte aussi bâtir sa performance énergétique sur la force du collectif. « Nous voulons repérer qui a les meilleurs pratiques afin de les diffuser aux autres stations. »
Parmi les actions à envisager ou à optimiser, selon les stations et le ratio coûts/efficacité : l’adaptation du nombre de remontées mécaniques en fonction de la fréquentation et la réduction de la vitesse sur certaines remontées. Le suivi GPS des dameuses, l’optimisation des schémas de circulation, et la sensibilisation des chauffeurs. Et sur le volet de la neige artificielle, la production de neige en dehors des pics de consommation et en juste quantité, grâce à des sonars.
Chaque année un bilan sera dressé et de nouvelles actions décidées pour améliorer la performance énergétique. Selon Patrice Lacosta, « L’objectif est d’économiser sur l’ensemble des domaines 500 MWh par an ».
Aurélie de Varax
Sur la photo : dameuse dans la station de Cauterets. Photo N’PY/Cauterets
Notes
[1] N’Py, marque qui rassemble notamment sept domaines skiables pyrénéens et trois espaces nordiques : Peyragudes, Piau, Grand Tourmalet, Luz-Ardiden, Cauterets, Gourette et Pierre Saint-Martin, le Pic du Midi, Cauterets-Pont d’Espagne et le train de la Rhune.