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Les artisans face aux défis de la transition énergétique

Est-ce que le label est synonyme d’excellence ? Lors du petit-déjeuner du 25 février sur la transition énergétique organisé par l’Arpe, Eric Lalande, président de l’Union Régionale Capeb, rappelle aux propriétaires la nécessité de penser en termes de valeur et de patrimoine.

 Eric Lalande, comment se profile la montée en compétence des artisans ?
Aujourd’hui les artisans sont sensibilisés plus que jamais à l’éco-conditionnalité qui se met en place. RGE - Reconnu garant de l’environnement - est en marche et les clients sensibilisés et informés par les « Espaces Info Energie », ont de fortes attentes par rapport au cadre imposé. L’entreprise doit être au fait de ce niveau d’informations et d’exigences des clients, pour pouvoir bien répondre aux besoins. Dans ce contexte, c’est à partir des savoir-faire de base dans leur métier, que les artisans s’engagent dans les formations « économies d’énergie » pour acquérir des compétences et leurs reconnaissances spécifiques.

Est-ce que ces démarches d’éco-conditionnalités vont rendre les artisans plus au fait des obligations liées à la transition énergétique ?
Il faut être prudent. Ces soutiens et leur promotion, peuvent aussi faire venir sur le marché des opportunistes, qui savent se positionner avec des mobiles différents de ceux de l’entreprise qui a pignon sur rue. La démarche c’est bien sûr du bonus, un plus, une voie de l’excellence pour répondre à la situation de notre époque où l’on a vraiment besoin de faire des prestations qui prennent en compte cette nécessité d’économies d’énergies. Oui, les artisans sont sensibles à cette évolution !

Comment justement les clients peuvent s’assurer d’avoir à faire à une prestation de qualité ?
J’ai envie de dire au client, la question essentielle à se poser n’est pas « combien cela va me coûter ? », c’est : « Est-ce que cet investissement est valable ? ». Et là, on est sur une logique d’efficacité et de qualité. On aura une prestation réalisée par un professionnel qui a un vrai projet d’entreprise durable. Dans l’artisanat les acteurs ont d’abord un métier, et dans ce métier adoptent des démarches qualités, d’économie d’énergie, d’accessibilité. Un artisan vous donne un bon conseil, amène tout le poids de son expérience, avant de passer au devis. Il vous oriente dans une bonne direction, puis après il fait son étude et si l’affaire est conclue, il réalise des travaux de qualité.

Est-ce que cela signifie que les acteurs de la transition énergitique ce sont aussi les propriétaires ?
Ce qui est important à leur niveau, c’est de réfléchir, de penser Patrimoine avant de signer : « Ce que je réalise, ce n’est pas de la pure dépense, mais au contraire une bonne progression de mon Patrimoine et de mes économies… ». Dans le contrat avec l’artisan, il y a un respect de la valeur, vous commandez un bon travail, fait une fois pour toute et pour longtemps. Cette notion de durabilité de l’ouvrage lui donne toute sa valeur. C’est un bon investissement immédiat et à long terme, où le client réalise des économies d’énergie. En choisissant systématiquement le moins-disant, le plus petit prix, sans analyse de la valeur ajoutée réelle en rapport avec l’offre de prix, le client prend le risque d’une mauvaise rencontre, d’une mauvaise qualité.

Est-ce que le label permet de faire la différence ?
Un label signe une démarche, mais ne dit pas la qualité de l’entreprise sur son cœur de métier. Il n’empêche pas un projet d’activité commerciale ciblée qui vise exclusivement le profit, ou un autre qui casse les prix, sans se soucier de rendre un travail de qualité. Cependant les artisans, bons professionnels dans leur métier, veulent durer dans le temps. Sur la base de cette motivation, ils produisent de la qualité pour durer. Parmi eux, les proactifs ont pris en compte les démarches plus tôt que d’autres, ils donnent les bons conseils spécifiques à leurs clients. Leur montée en compétence sur les démarches, leur permet surtout de réaliser des mises en œuvre de qualité, conformes à toutes les exigences. L’action de l’Etat, et du Conseil Régional favorise l’orientation des clients et des entreprises vers ces pratiques positives.

Aujourd’hui l’enjeu est environnemental, il est aussi économique et social. Le défi est posé : Il nous faut dans les meilleurs délais et avec la meilleure qualité possible, passer d’un stade où nous dépensons beaucoup d’énergies, à celui où l’on arrive à réduire ce coût énergétique. Ceci passe par la mise en œuvre de solutions opérationnelles de traitement par la rénovation massive de l’habitat existant, ce qui implique la montée en compétences des entreprises.

Qu’est-ce que la Capeb a mis en place pour valoriser cette montée en compétences ?
La marque eco-artisan devient une qualification qui permet à l’entreprise d’être RGE, reconnue garante de l’environnement. C’est du ressort de l’organisation professionnelle que de mettre en place tous ces moyens pour que l’entreprise dispose des outils pour rebondir, pour s’adapter aux évolutions sur le marché, et ne pas en être exclue. Mais l’entreprise doit être avant tout dans son métier, sur un standard de qualité qui la différentie sur le marché.

Il faut comprendre que sur les principes fondamentaux de la qualité, rien ne change, et ils ne sont pas le monopole de l’artisanat : « les règles de l’art dans le cœur de métier et le respect du client restent essentiels ». Certains auront des labels de façon minimaliste sans viser l’excellence ; d’autre en auront aussi ou pas, et viseront le plus haut niveau de performance d’économie d’énergie dans leurs productions, pour durer sur le marché et être fiers de leurs réalisation…

La médiatisation importante des démarches, peut entrainer de la confusion entre la valeur d’une démarche et celle du cœur de métier qui la porte. Ces valeurs sont différentes et doivent être complémentaires pour atteindre le résultat optimum. Vu que RGE est promu par un plan National d’envergure qui vise tous les acteurs de la démarche ; la CAPEB doit aussi promouvoir la qualité produite par un authentique artisan ou maitre artisan du bâtiment, dans son métier !

Pour conclure ?
Le dispositif général « de la transition énergétique » est un défi qui a pour objectif d’atteindre à très court terme, un haut niveau de performance sur des grands volumes de travaux en rénovation. Cette figure imposée aux professionnels du bâtiment dans un délai très court… Sur le papier c’est évident, dans le réel je considère que les artisans ont encore besoin d’un peu plus de temps, pour s’adapter !

Propos recueillis par Virginie Mailles Viard
Sur la photo : Les Voyageurs, sculptures du plasticien toulousain Cédric Le Borgne. copyright Virginie Mailles Viard

Transition énergétique et écologique : outils et solutions pour les professionnels.
Le mardi 25 février 2014 de 9h à 11h. Tous publics, à l’Hôtel de Région à Toulouse.
La Transition énergétique et écologique est une priorité affichée au niveau national pour l’année 2014. Pour faire suite au petit-déjeuner du 1er octobre dernier sur le sujet qui s’était déroulé à Foix, l’ARPE, la Région et l’ADEME proposent un second temps sur la Transition énergétique et écologique orienté vers le monde des entreprises, entre dispositifs mis en place pour faciliter cette transition et solutions déjà mises en œuvre par certains acteurs au sein de leur activité.

Toutes les informations sur : http://www.arpe-mip.com/actualites-2/petit-dejeuner-transition-energetique-ecologique

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Source : https://www.touleco-green.fr/Les-artisans-face-aux-defis-de-la-transition-energetique,12890