Développer son activité d’indépendant au sein d’une scop et devenir entrepreneur salarié : c’est ce que proposent les SCAE, les sociétés coopératives d’activités et d’entrepreneurs, par la voix de Philippe Le Breton, président du réseau Coopérer pour Entreprendre Sud-Ouest, et également gérant d’une scop, Gers Initiative : « Les SCAE sont une scop particulière, puisqu’elles ouvrent le champ de la coopération à des entrepreneurs individuels. Les entreprises qui rejoignent le réseau Coopérer pour Entreprendre mènent leur activité de façon autonome tout en faisant partie d’une entreprise collective ».
Les activités représentées au sein des SCAE appartiennent majoritairement au secteur des services - conseils, formation, communication, traduction - et du bâtiment. C’est le cas par exemple de Régabât, dans le Tarn, Coop’action en Haute-Garonne et Coop & Bat en Gironde, qui réunissent chauffagistes, électriciens, maçons et architectes.
Un statut d’entrepreneur-salarié
Être entrepreneur-salarié tout en démarrant une activité d’indépendant, c’est ce que permet l’intégration à Coopérer pour Entreprendre. Le réseau est né à la fin des années 90, avec la Maison de l’initiative à Toulouse, Regabât dans le Tarn, ou encore Gers Initiative. Les entrepreneurs se sont agglomérés progressivement. Pour Philippe Le Breton, ces hommes et ces femmes « ont trouvé une alternative à la création en indépendant, en étant accompagné au démarrage de leur activité, et en étant salarié. Notre accompagnement est très concret : comment traiter un marché, négocier... Ils peuvent s’appuyer sur la structure pour assurer la gestion de leur activité, relancer le client pour le suivi des factures. »
Ils rejoignent également un socle de valeurs communes, une autre façon de vivre l’économie, en étant solidaires.
Le sociétariat peut ensuite se mettre en place au bout d’une année de présence, quand la coopérative a l’assurance que l’entrepreneur veut pérenniser son activité, qu’elle s’est stabilisée. Elle peut alors rejoindre la scop et adhérer au projet collectif. « Nous avons un destin commun », rappelle Philippe Le Breton. « Celui de développer une entreprise qui crée des synergies entre les différentes activités. Quand on est ensemble sur un même site, cela facilite les collaborations, on mutualise les compétences, on est plus fort en matière commerciale pour accéder à des marchés. » Le réseau Coopérer pour Entreprendre Sud-Ouest regroupe onze structures en Midi-Pyrénées et en Aquitaine. Il représente plus de 400 entrepreneurs régionaux.
Virginie Mailles Viard
Les étapes
– Le porteur de projet signe une convention d’accompagnement. `
– L’entrepreneur est embauché en CDI dans la coopérative d’activités sous contrat d’entrepreneur-salarié. Sa rémunération dépend de son chiffre d’affaires, déduction faite des charges liées à son activité, des cotisations sociales et des frais de gestion (10%).
– Au bout de deux années d’accompagnement, le salarié devient sociétaire et intègre la coopérative d’emploi. Il gère propre activité, et participe au fonctionnement de la SCAE. Il peut aussi choisir de sortir de la SCAE.