Et si l’agriculture de demain existait depuis déjà près de 20 ans ? Alors que la récente reconduite de l’utilisation du glyphosate pour cinq ans supplémentaires a soulevé de vives réactions, la société Sobac a mis au point un fertilisant naturel, également certifié en agriculture biologique, permettant non seulement de réduire les gaz à effet de serre, mais également de réduire l’utilisation d’engrais et de pesticides pour l’agriculture et l’entretien des jardins dans les collectivités et chez les particuliers. Inventé par le paysan chercheur Marcel Mézy, 77 ans et toujours en activité, le Bactériosol permet en effet de nourrir les sols en produisant de l’humus. Réservoir nutritif naturel pour les plantes, l’humus permet également de capter une grande quantité de carbone, réduisant ainsi les gaz à effet de serre.
« Le bactériosol est un compost de 40 plantes qui installe un véritable écosystème dans le sol et permet de l’équilibrer », souligne Christophe Mézy, fils et associé de Marcel Mézy. Plus de 10.000 agriculteurs en France l’ont adopté, améliorant le rendement des cultures, mais aussi la qualité de la matière première produite. « En élevage, les agriculteurs obtiennent un fourrage plus équilibré, plus riche. C’est donc plus de kilos de viande produits en autonomie ou plus de litres de lait. Pour un maraîcher, la qualité, le goût et la conservation des légumes augmentent, permettant de jeter 20% de légumes en moins à la poubelle ». L’utilisation de cet engrais naturel dont la société garde la formule secrète permet même de fertiliser des sols salés ou de dépolluer les sols. « Après la tempête Xyinthia, mon père a eu l’idée de proposer du Bactériosol aux agriculteurs touchés par les inondations des terres agricoles à l’eau salée. Ce sont les seuls à avoir obtenu des récoltes, là où la chimie a échouée ».
Distribution dans quinze pays
Si la Sobac traite en direct avec les agriculteurs, Bactériosol est également distribué dans 1300 jardineries en France. La société exporte également son fertilisant dans quinze pays, principalement en Europe, soit 10% de son chiffre d’affaires. « Nous sommes passés en dix ans de 40 à 130 salariés. Nous sommes référencés à l’Ademe International depuis 1997 après que notre procédé ait été scientifiquement confirmé », précise Christophe Mézy.
Avec un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros en avril 2018, la société espère atteindre les 40 millions d’euros de C.A en 2019 et augmenter sa part à l’export. « Notre force, c’est que nous proposons non pas un produit de laboratoire, mais un produit d’agriculteur au service des agriculteurs et des consommateurs ».
Coralie Pierre
Sur la Photo : Marcel Mézy, l’inventeur des technologies Bactériosol, Bactériolit. DR
1 Message