En aval de Toulouse, sur 70 kms, Garonne peut sortir de son lit comme nulle part ailleurs en Midi-Pyrénées. Déborder sur 4 km de plaine en Haute-Garonne, et dans le Tarn et Garonne, soit 26 communes concernées par les agitations possibles d’un fleuve. Si Garonne partage son territoire avec les hommes - à travers l’agriculture, les ressources en eau, sa biodiversité - cette co-existence peut être sérieusement affectée par des activités humaines non respectueuses, ou par des crues. Le Syndicat Mixte d’Etudes des Aménagements de la Garonne a pris en charge ce ruban bleu, source de profits pour les hommes, mais aussi de conflits d’intérêts. A la tête du SMEAG, son président Jacques Bilirit, soucieux de préserver les intérêts du fleuve, et ceux des hommes. « Nous sommes là pour accompagner et fédérer autour de Garonne. De l’Aquitaine à Midi-Pyrénées, sur la Gironde, le Lot-et-Garonne, le Tarn-et-Garonne et la Haute-Garonne. Nous ne regardons pas les frontières administratives, ce qui importe c’est la cohérence du territoire, et d’avoir une vision d’ensemble. »
Un fleuve et des hommes
Les chercheurs, qui se sont rendus le 2 décembre au colloque du SMEAG, y ont exposé leurs connaissances sur Garonne. Une journée qui s’appuie sur le lancement du projet européen TFE, Quel projet de gestion durable pour la Garonne débordante ?. « Les universitaires présents au colloque sont venus nous aider à mieux connaître Garonne : comment elle se déplace, si les zones humides ont tenu leur rôle d’épuration de l’eau. La recherche a beaucoup avancé sur la connaissance des inter-relations hommes/fleuves, et sur leur fonctionnement. » Etudier Garonne, c’est aller à la rencontre d’un patrimoine naturel exceptionnel, mais aussi pénétrer les usages que nous en faisons, et leur bon sens. « L’épuration des eaux, ou l’utilisation industrielle de l’eau pour l’usage agricole, sont autant de fonctions que nous demandons au fleuve. Mais il nous faut respecter l’ensemble des choses, sans porter atteinte ni aux uns, ni aux autres. » Quand il s’agit d’imaginer des solutions, rien de tel que les exemples venant d’ailleurs. C’était l’autre volet du colloque, un volet à dimension européenne.
Des exemples édifiants
« Nous avons l’habitude de travailler ensemble, avec le Portugal et l’Espagne où la Garonne prend sa source. Nous partageons avec eux des objectifs communs, et c’est bon d’avoir le retour d’initiatives locales. Notamment la question de l’association de la population à ce travail autour du fleuve. » Dans le Tarn-et-Garonne, un programme de financement sur les zones naturelles sensibles a vu le jour, il y associe l’activité socio-économique. Le Grand Toulouse s’est lui rendu propriétaire d’une zone inondable vers Fenouillet. Un rachat qui lui permet de remettre en état le lieu, « qui peut retrouver un usage, comme celui des loisirs. Ce sont des espaces disponibles qui, abandonnés, perdent toute fonction. »
Tendu vers un objectif concerté d’une restauration du territoire fluvial de la Garonne, le SMEAG accompagnera prochainement trois sites pilotes, qui se porteront candidats pour que des experts viennent poser un diagnostic.
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Virginie Mailles Viard